L’après-match
Une semaine après les élections, le Président artisan de ce scrutin historique n’a toujours rien dit et fait aucun commentaire. Au pays des rumeurs, on dit déjà qu’il aurait démissionné et serait parti en Chine refaire sa carrière politique en passant par la construction de logements chinois avec les Chinois. Ce n’est bien sûr pas vrai, il est là, sur les hauteurs d’Alger, attendant peut-être les résultats définitifs après les 400 recours déposés au Conseil constitutionnel. Pourtant, tout le monde l’attend, pas sur sa malheureuse phrase à propos de la non-importance du taux de participation, mais sur ces promesses accumulées depuis 1 an et demi, réformes, libertés, mesures nouvelles, débureaucratisation et redynamisation de l’économie, qui devaient, selon le Président, voir leur application effective après le 12 juin. Mais une semaine après ces législatives, la routine n’a pas changé, à l’image des arrestations de militants dans l’indifférence de la classe politique dominante, qui trouve ces procédés normaux. On arrêtait les gens pendant les marches du vendredi, puis on a interdit les marches du vendredi, puis on s’est mis à arrêter les gens chez eux chaque jour de la semaine pour les conduire dans des casernes ou, comme dans le cas de l’universitaire Fatiha Briki, vers des destinations inconnues. Quelle sera la suite ? Arrêter les militants dans le ventre de leur mère ou interdire les rassemblements de plus d’une personne, condamnant tous les Algérien(ne)s à une infinie solitude ? On ne sait pas, l’avenir étant aussi incertain qu’un kilo de sardines exposé au soleil. Seule information, il y a un Président qui s’appuie sur une Constitution mal élue et une Assemblée très mal élue avec en face 38 millions de personnes qui n’ont pas voté. Que va leur dire le Président ? Ce qu’il a dit la dernière fois qu’il a parlé, le 12 juin : «Ces élections sont le deuxième jalon dans l’édification d’une Algérie nouvelle et démocratique.» Oui,
effectivement, la phrase est trop longue.