Une production de plus de 8000 quintaux
Les arboriculteurs promettent de faire mieux, pour peu que le problème de l’insuffisance des sources d’irrigation soit réglé, ainsi que l’ouverture des voies d’accès vers les vergers.
En marge de la célébration, le 16 juin, de la fête de la cerise dans la commune d’Ouled Driss, les professionnels de la filière ont été unanimes quant à l’indispensable diversification des ressources en eau, une condition sine qua non pour l’amélioration quantitative du produit. B. Abdelkrim, un arboriculteur qui a réussi la plantation de 1 500 cerisiers dans cette région a déclaré ceci : «C’est une filière pécuniairement prometteuse pour les agriculteurs de la région et la bonne réputation de notre produit a dépassé les frontières de la wilaya ; nous pouvons faire mieux et impliquer plusieurs autres investisseurs pour peu que l’on se penche sur le problème de l’insuffisance des sources d’irrigation.»
L’ouverture des chemins communaux et l’électricité sont deux autres préoccupations majeures des habitants des hameaux épars du lieudit Moualkia, une agglomération où se concentre le plus grand nombre de producteurs. «Nous devons reconnaître d’abord que les récentes opérations de raccordement au réseau de gaz naturel ont donné des résultats positifs à Ouled Driss. Nous souhaitons toutefois la réalisation des forages dans cette partie de la commune où l’eau est souvent ramenée avec des moyens archaïques. Le renforcement du réseau électrique et l’ouverture des voies d’accès vers nos vergers constituent d’autres atouts pour l’amélioration de la filière», a ajouté un autre interlocuteur. Intervenant en qualité de représentant du wali de Souk Ahras, le secrétaire général de la wilaya a exprimé sa satisfaction par rapport à cette richesse naturelle et promis de renforcer les outils d’accompagnement pour cette filière qui doit faire l’objet, selon le même responsable, d’un intérêt majeur. «Tous les moyens seront déployés afin de venir à bout des contraintes soulevées par ces producteurs à commencer par la création des puits et le transfert des eaux depuis d’autres sources d’irrigation et nous ferons en sorte que toutes les eaux souterraines exploitables fassent l’objet de forages», a-t-il annoncé. Et d’étayer : «Avec toutes ses qualités, ses treize variétés, ses possibilités de promouvoir une petite industrie de transformation dont les éléments de base sont déjà visibles, la filière de la cerise fera partie des créneaux porteurs pour lesquels l’administration locale accordera une importance capitale et cette option sera traduite sur le terrain par des projets concrets». Les contraintes d’origine humaine ont été longuement détaillées par les habitants de cette commune qui ont surtout mis en garde les pouvoirs publics contre les sous-traitances et les représentants fantoches. «Nous venons de créer une association locale pour mettre fin aux rapports fallacieux transmis en nos noms aux responsables», a indiqué M.Rezgui, un quadragénaire qui gère avec ses propres moyens un verger des plus productifs. Il n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement par rapport à l’émergence de négociateurs autoproclamés de la filière. «Nous invitons les pouvoirs publics à effectuer des visites inopinées et ne point se fier aux propos de ceux-là mêmes qui refusent à la région tout essor économique», a-t-il ajouté. Il citera, en exemple, le cas de mechta El Melza, un fiasco prémédité et un coup dur pour les agriculteurs. Pour cette saison les chiffres officiels placent la production locale au-dessus de 8000 quintaux contre 14 400 quintaux produits l’année passée. Les plus avisés parmi les professionnels estiment que les potentialités de la région dépassent de loin les deux barres.