La crise de l’eau s’installe
SOUS L’EFFET D’UNE GESTION HASARDEUSE ET DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Le dernier bilan du ministère des Ressources en eau concernant le premier semestre de l’année en cours le souligne d’ailleurs. Il serait «nécessaire d’accélérer les procédures de mise en place des financements s’y rapportant», souligne le document rendu public via le site du ministère, lequel fait état de 9948 points recensés en alimentation en eau potable et en assainissement dans 6213 zones et précise que dans ce cadre, 2365 projets sont achevés, 1769 sont en cours de lancement, alors que les 5814 projets restants nécessitent des financements, donc en attente. Le même document annonce le lancement de réalisation ou de réhabilitation de 7 stations de dessalement sans préciser toutefois les modalités de financement. Il précise également que quatre stations de dessalement de l’eau de mer à Alger et Tipasa actuellement en cours de réhabilitation et d’extension, seront mises en service au plus tard le 20 août prochain. Aussi, dans le cadre de ce programme d’urgence, 70 forages ont été mis en service, durant le premier semestre 2021, développant un débit de 81 000 m3/j, alors que 13 autres projets d’Alimentation en eau potable (AEP) qui connaissent, selon la même source un «bon rythme d’avancement», dont la réception interviendra avant le 30 juin. Ceci pour le plan d’urgence face au déficit hydrique. Mais au-delà de ces mesures, le secteur a besoin d’une véritable stratégie face à un stress hydrique de plus en plus accentué par le dérèglement climatique. Ainsi, le renforcement des infrastructures existantes (barrages, stations de dessalement) pour préserver les ressources hydriques et la révision de la tarification de l’eau en prenant en compte le pouvoir d’achat des citoyens en vue d’économiser la ressource et assurer l’équilibre budgétaire des entreprises de distribution d’eau figurent parmi la proposition des experts. La réhabilitation et la modernisation des réseaux d’alimentation en eau, la généralisation du comptage des consommations, une fiscalité plus adaptée ainsi que le développement des techniques d’irrigation localisées constituent par ailleurs les principaux points retenus dans le projet de charte sur les économies d’eau. Le débat ne fait que commencer pour un dossier des plus cruciaux pour un pays connu pour sa vulnérabilité climatique et pour le dysfonctionnement dans la gestion d’une ressource qui se raréfie de plus en plus.