CONDITIONS CLIMATIQUES EXTRÊMES POUR LES CANDIDATS DU SUD
De vives réactions sont enregistrées au fur et à mesure que le mercure monte au second jour des épreuves du baccalauréat dans les wilayas du Sud, vu les conditions climatiques d’extrême chaleur, le manque de moyens de climatisation et de rafraîchissement à travers les centres d’examen sous une canicule qui affiche les 50°C depuis au moins trois jours. L’indignation est générale autant pour les élèves eux-mêmes et leurs parents que pour les enseignants et acteurs de la société civile qui participent chaque année, via des actions caritatives, à soutenir les candidats par une logistique qui a fait ses preuves et devient indispensable, puisqu’elle prend en charge la fourniture des boissons fraîches et la pausedéjeuner salutaire pour les candidats habitant loin et ne disposant pas de moyens de transport pour rentrer à midi sous un soleil de plomb et vu l’absence de transport public à cette heure de pointe, mais également les candidats libres dépourvus de familles d’accueil et qui sont recueillis par des associations leur assurant le gîte et le couvert chez l’habitant.
Un admirable élan de solidarité qui n’a hélas pas eu raison des changements climatiques qui ont fait que ce début d’été sous d’autres cieux enregistre des pics de température d’enfer conjugués à de fréquentes pannes d’électricité aux heures de pointe.
D’où la colère qui ne cesse de gronder, pointant des politiques qualifiées d’«injustes» imposées et appliquées dans un système éducatif qui ne prend pas en considération les spécificités géographiques et climatiques locales, et le manque de moyens qui rend de plus en plus difficile la tenue des examens nationaux à la même date pour l’ensemble des candidats, ceci d’autant plus que le sud-est du pays a fait l’objet de BMS spéciaux durant les deux dernières semaines, plaçant Tindouf, Adrar, Ouargla et Touggourt dans le couloir des plus fortes températures dûment signalées par la carte de vigilance de premier niveau de l’Office national de météorologie en raison de la température élevée qui y règne ces jours-ci. L’absence de moyens efficients de climatisation dans certains centres d’examen et leur faible résistance aux pics de température et à la diminution du courant électrique durant la période d’examen pour d’autres avec de fréquentes coupures de l’électricité sont les principaux sujets de discussion au moment où les candidats devraient plutôt disserter des sujets des épreuves, leur difficulté et leur conformité au programme.
Une ambiance étouffante au sens propre du terme, explique Naila, candidate au bac qui trouve que la canicule est difficilement vécue, tant dans les maisons que dehors ou dans les centres, estimant que la période est mal choisie et que le ministère devrait sérieusement envisager la tenue des examens avant la fin mai. Selon Hadja, maman d’un candidat, c’est le système d’évaluation qui doit être revu dans sa totalité, en donnant la possibilité à une évaluation continue et des épreuves du bac en deux ou trois temps pour l’ensemble des candidats et, surtout, éviter d’organiser cet examen crucial pendant la saison chaude.
Même les médecins sont sortis de leur réserve, soulignant cette fois-ci l’impact aggravant des températures élevées sur la condition physique et psychologique des candidats, où il n’y a aucune possibilité de récupération et de remise en forme, vu que les coupures d’électricité s’opèrent aussi bien de jour que de nuit, ce qui pose un vrai problème logistique pour les familles et les pédagogues. Un sentiment d’injustice qui pèse sur l’ambiance générale où la sérénité et l’apaisement ont quitté les esprits. Ceci d’autant plus que bon nombre de candidats venant de loin sont contraints de passer les trois heures de pause entre la période matinale et l’après-midi soit dans les centres ou chez les associations de bienfaisance.
Cette situation a poussé des parents d’élèves de la wilaya d’El Oued à solliciter des interventions auprès du ministre de l’Education nationale afin de reconsidérer les dates des épreuves du baccalauréat et de les adapter aux conditions climatiques difficiles du Sud. Un sujet qui date de plusieurs décennies et qui ne trouve pas de solution entre les promesses de mettre en place des conditions valables dans les régions où la canicule est impitoyable et s’installe plus tôt qu’ailleurs et les impératifs symboliques de la tenue d’un examen national commun à tous les Algériens.