L’application de l’accord de paix est «poussive», regrette la CMA
L’accord du 15 mai 2015, signé par les parties maliennes au dialogue pour le règlement de la crise dans le nord du Mali, a été paraphé par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) le 20 juin de la même année.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a indiqué que l’application sur le terrain de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger est «poussive», déplorant que six ans après sa signature, «les résultats ne sont pas satisfaisants». «On prend du temps pour négocier, pour faire la paix et pour signer des accords, mais on ne prend jamais du temps pour
appliquer ces accords», a déclaré dimanche le porte-parole de la CMA, Maouloud Ould Ramadane, au cours d’une conférence de presse à l’occasion du 6e anniversaire de la signature de l’accord par la CMA. L’accord de 15 mai 2015, signé par les parties maliennes au dialogue pour le règlement de la crise dans le nord du Mali, a été paraphé par la CMA le 20 juin de la même année. Pour ce responsable, «si les hostilités ont cessé sur le terrain entre les signataires de l’accord, il faut déplorer l’absence de véritables avancées dans son application». Il a insisté ensuite sur un des piliers de l’accord, le processus DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) qui est selon lui en «panne». «Pour aller au désarmement, il faut les modalités. On n’arrive pas à déterminer un quota d’ex-combattants qui vont intégrer ces forces armées. Il faut qu’on arrive à se comprendre sur l’aspect armée reconstituée dont l’accord parle.» «Il faut la mise en oeuvre intégrale, à la lettre et à l’esprit, de cet accord», a-t-il ajouté. Le porte-parole de la CMA a évoqué le manque de moyens pour les autorités intérimaires installées dans les régions du Nord, l’inachèvement du mécanisme opérationnel de coordination (MOC), et
la non-révision de la Constitution pour prendre en compte les revendications politiques de la CMA, dont la réorganisation des régions du Nord. «Après six ans, nous constatons que l’accord est dans ses aspects périphériques. Les aspects de fond
n’ont jusque-là pas été touchés», a déclaré, de son côté le membre de la CMA, Sidi Ag Baye. L’Accord d’Alger repose sur quatre piliers, en l’occurrence politique institutionnelle, défense et sécurité, questions humanitaires et développement, ainsi que justice et réconciliation.