El Watan (Algeria)

Les héros de la Révolution de Novembre ciblés

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Deux actes de vandalisme ont été commis à Tizi Ouzou ces derniers jours contre des stèles érigées à la mémoire des artisans de l’indépendan­ce nationale.

Dans la nuit de samedi à dimanche derniers, des inconnus s’en sont pris à la statue érigée à Ouacifs à l’effigie de Hocine Aït Ahmed, l’un des chefs historique­s de la Révolution de Novembre 1954, décédé en décembre 2015. Cet acte de vandalisme a suscité une vive émotion dans la région, où la population voue un respect et une reconnaiss­ance sans bornes à l’homme qui a poursuivi, à l’indépendan­ce, la lutte pour la liberté et la démocratie et lancé le premier parti d’opposition au système autoritair­e naissant. L’un des membres de la direction du FFS, M. Belahcel, a dénoncé, avec force, cette forfaiture qui «attente à la mémoire de l’un des piliers de la Révolution algérienne et précurseur du combat démocratiq­ue dans le pays». «Les auteurs de cet acte criminel et abject devront être identifiés et punis par la loi», ajoute l’ex-premier secrétaire du parti fondé par Aït Ahmed en 1963. A Azazga, un acte similaire a été perpétré ces derniers jours contre les statues du Commandant Ahmed Zaïdat et Saïd Mehlal, héros de l’opération dite «Force K» ou «Oiseau bleu» qui avait permis, pendant la Guerre de Libération nationale, de doter le maquis révolution­naire en armes et en fonds. Contacté, un membre de la famille du Commandant Zaïdat exprimera son indignatio­n tout en déclarant que ces actes de vandalisme et même les vaines tentatives de falsifier l’histoire ne peuvent pas porter atteinte à la valeur et au parcours de ces hommes qui ont consenti le sacrifice suprême pour le recouvreme­nt de l’indépendan­ce nationale. «L’opération ‘‘Force K’’ a doté le maquis de l’ALN, en 1956, de 1600 hommes lourdement armés et des fonds qui allaient relancer la Guerre de Libération nationale. Cela avait contraint le colonialis­me à sortir un déluge de feu, à travers l’opération ‘‘Jumelles’’, pour contrer l’ALN», rappelle M. Zaïdat. Erigées à l’entrée de la ville d’Azazga, près du carré des martyrs, les deux statues sont posées sur le même piédestal et ont été inaugurées, il y a plus d’une dizaine d’années en présence des moudjahidi­ne de la région et de la population locale. Cette dernière condamne ces actes inavouable­s qui ciblent les symboles de la Révolution et toute velléité d’instrument­aliser leur mémoire dans des luttes sourdes qui ont pour seuls objectif et résultat d’entretenir l’instabilit­é et la régression dans la région.

D. T.

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