Sit-in des bénéficiaires du lotissement d’El Maghra
Une trentaine de bénéficiaires de lots de terrain à bâtir au lotissement El Maghra, dans la commune de Boukhelifa, réclament leurs actes de propriété qu’ils n’arrivent pas à avoir depuis près de 25 ans. Après tant d’années de patience, ils décident d’investir la rue avec un sit-in devant l’agence foncière de wilaya. En 1995, celle-ci a acquis le lotissement auprès de la commune de Boukehlifa et qu’elle a attribué en 49 lots, de 250m2 chacun en moyenne. Les attributaires se sont acquittés des premières tranches du prix de ces lots dès cette année là avant d’être sollicités à régler le reste des sommes dues trois ans plus tard lorsque l’agence foncière a repris ses «activités normales» et a décidé «de finaliser la transaction». Sauf que la procédure bute sur un sérieux obstacle : d’autres personnes sont venues occuper les lieux. «Profitant du laxisme de l’autorité locale, un indu occupant (…) s’est installé illicitement dans l’assiette de ce lotissement en construisant une bâtisse pour élevage ovins et caprins. Les mises en demeure qui lui ont été adressées sont restées sans suite», s’est plaint le collectif des bénéficiaires du lotissement auprès du wali en 2018. «En 2016, on nous a demandé de payer la TVA en perspective d’avoir nos actes de propriété. On avait cru au dénouement !», nous dit un des attributaires. Selon ces derniers, le problème concerne les deux tiers de ces terres. L’agence foncière avait répondu aux plaignants que «la procédure de régularisation des bénéficiaires ne peut être concrétisée qu’après l’achèvement des travaux de viabilité du lotissement El Meghra. Ces travaux ont été arrêtés suite au problème d’occupation illicite de plusieurs lots issus du lotissement». Ces occupants ont, cependant, réussi à se faire établir un certificat de possession pour 6026 m2 par l’APC de Boukhelifa, malgré l’attribution de ces mêmes lots par l’agence foncière quelques années plus tôt. Une action en justice a été engagée pour faire annuler ces certificats de possession. Entre-temps, la décision d’expulsion rendue par la justice, en faveur de l’agence foncière, n’a toujours pas pu être exécutée, ce qui fait perdurer le conflit et empêche les attributaires d’avoir leurs actes de propriété à ce jour. Le lotissement n’est toujours pas viabilisé. Les bénéficiaires légaux ont sollicité vainement les services de l’APC pour avoir un permis de lotir pour les 25 lots qui échappent au conflit, ce qui permettra leur viabilisation. Aujourd’hui, le collectif des attributaires exige qu’on trouve une solution à ce conflit qui a trop duré.