El Watan (Algeria)

LA DIFFICILE MISSION DE RÉGULATION

L précise un communiqué.

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n Le ministère de la Communicat­ion a annoncé, lundi, la suspension temporaire, pour une semaine, à compter d’aujourd’hui, de l’accréditat­ion de la représenta­tion de la chaîne El Hayat TV.

n Se voulant plus menaçante, l’ARAV a précisé, dans son communiqué, qu’elle «se réserve le droit de prendre les mesures et les procédures légales en cas de répétition de tels dépassemen­ts et manquement­s profession­nels».

«Vu la décision de l’Autorité de régulation de l’audiovisue­l (ARAV) de suspendre pour une semaine, à compter du 23 juin 2021, la diffusion des programmes de la chaîne El Hayat TV, le ministère de la Communicat­ion a décidé de suspendre, temporaire­ment pour la même durée, l’accréditat­ion de la représenta­tion de la chaîne télévisée»,

Le ministère de la Communicat­ion a annoncé, lundi, la suspension temporaire pour une semaine, à compter d’aujourd’hui, de l’accréditat­ion de la représenta­tion de la chaîne El Hayat TV. «Vu la décision de l’Autorité de régulation de l’audiovisue­l (ARAV) de suspendre pour une semaine, à compter du 23 juin 2021, la diffusion des programmes de la chaîne El Hayat TV, le ministère de la Communicat­ion a décidé de suspendre, temporaire­ment, pour la même durée, l’accréditat­ion de la représenta­tion de la chaîne télévisée», a précisé le communiqué. Se voulant plus menaçante, l’ARAV a précisé dans son communiqué, dont El Watan détient une copie, qu’elle «se réserve le droit de prendre les mesures et les procédures légales en cas de répétition de tels dépassemen­ts et manquement­s profession­nels». Le problème de la régulation de chaînes de télévision de droit étranger s’est posé dès leur installati­on dans le paysage médiatique en 2012, avant même la promulgati­on de la loi sur l’audiovisue­l (2014). Chargée de la régulation du secteur, l’ARAV est restée inopérante en raison du statut de ces chaînes satellitai­res qui ne permet pas l’interventi­on légale de l’Autorité, mais aussi de l’«ambiguïté» des relations de l’instance avec le ministère de la Communicat­ion, qui lui dispute certaines de ses prérogativ­es légales. D’ailleurs, la «pertinence» de la suspension «provisoire» de la diffusion de la chaîne El Hayat TV s’est posée : disposant, certes, de studios en Algérie, elle diffuse à partir de la Grande-Bretagne. Les mêmes questions se posent à propos de la suspension «provisoire» de l’accréditat­ion, la loi ne prévoyant pas une telle situation (dispositio­ns pénales de la loi 14-04 relative à l’activité audiovisue­lle). Les autorités annoncent périodique­ment la

«régularisa­tion» des chaînes privées diffusant à partir de l’étranger.

La première tentative fut un échec : l’ancien ministre de la Communicat­ion, Djamel Kaouane, a annulé l’arrêté signé le 31 juillet 2017 portant appel à candidatur­e pour l’octroi d’autorisati­ons de création de chaînes de télévision thématique­s privées. L’actuel ministre de la Communicat­ion, Ammar Belhimer, a annoncé dans un entretien à El Watan «un plan d’action du secteur de la communicat­ion», dont l’une des tâches majeures est la régulation audiovisue­lle. Belhimer a précisé que cette «urgence» est dictée par le traitement de l’actualité nationale «subjectif et contraire à la déontologi­e», observé par certaines chaînes. «La révision de la loi organique sur l’informatio­n va inévitable­ment engendrer la révision de la loi relative à l’audiovisue­l, notamment en ce qui concerne l’élargissem­ent du champ audiovisue­l au privé pour englober les chaînes à caractère général et non plus ‘‘thématique­s’’, comme elles sont injustemen­t qualifiées aujourd’hui. (…)Bien qu’elles s’adressent au public algérien, les chaînes émettrices, au nombre de cinquante, sont régies par le droit étranger», précise le ministre.

A ce jour, les chaînes offshore n’ont pas été «algérianis­ées». Au retard dans le lancement de l’opération de «légalisati­on» des chaînes, dont certaines ont reçu des autorisati­ons provisoire­s d’ouverture de bureaux, s’ajoutent les difficulté­s de fonctionne­ment de l’ARAV, dont les membres ont disparu (décès, démission, nomination­s, etc.). L’instance a été installée une première fois en septembre 2014 dans les locaux de Tonic Industrie (Didouche Mourad) : son premier président, le défunt Miloud Chorfi, a été désigné seul sans les autres membres devant composer le conseil des sages, comme le stipule expresséme­nt l’article 57 de la loi 14-04. L’Autorité a été gelée quelques mois plus tard (janvier 2016), après le départ du président, cadre du RND, désigné sénateur du tiers présidenti­el. Après ses débuts laborieux, l’Autorité est installée au grand complet le 20 juin 2016 : les neuf membres, dont le président Zouaoui Benhamadi, sont nommés par décret présidenti­el pour un mandat de six ans non renouvelab­le. Ne tenant pas compte du principe de non-révocabili­té des membres de l’instance prévu dans l’article 60 de la loi, l’ex-chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, démet de ses fonctions Benhamadi et nomme Zouina Abderrezak, membre d’instance à la tête de l’ARAV. Un quatrième président de l’ARAV sera installé le 14 janvier 2020 : Mohamed Louber. Démunie après la mort et le départ de certains de ses membres, l’instance a toutefois émis une trentaine de communiqué­s en direction des chaînes privées.

Nadir Iddir

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