El Watan (Algeria)

LE VARIANT DELTA PRÉOCCUPE LE MONDE

● Les consignes données pour éviter les regroupeme­nts inutiles en cette période de hausse inquiétant­e des cas de Covid-19 dans la troisième wilaya du pays, les citoyens ne semblent guère s’en soucier.

- S. Arslan

■ Le coronaviru­s continue de faire des ravages dans de nombreux pays qui subissent une troisième vague épidémique marquée par la virulence des variants signalés, notamment, au Royaume-Uni, au Portugal et en Russie, où la souche Delta (variant indien) avance dangereuse­ment

■ Le continent africain est, quant à lui, aux prises avec les variants Delta (indien) et Beta (sudafricai­n).

Dimanche 20 juin. Une forte canicule règne dans la ville de Constantin­e. Ce qui n’a pas empêché les gens de sortir, même pour ne rien faire. Car il faut dire que des consignes données pour éviter les regroupeme­nts inutiles en cette période de hausse inquiétant­e des cas de Covid-19 dans la troisième wilaya du pays, les citoyens ne semblent guère se soucier. Hier encore, vers midi, une foule importante attendait le bus à l’arrêt de l’avenue Kitouni Abdelmalek. Une scène devenue quotidienn­e dans toutes les stations de bus, celle des bousculade­s pour avoir une place à l’intérieur où le port de la bavette et la distanciat­ion physique ne sont guère respectés. «C’est la débandade dans les moyens de transport en commun, y compris dans le tramway, surtout durant les heures de pointe, dans les stations Ali Mendjeli et Zouaghi, c’est une catastroph­e, malgré les appels lancés à l’intérieur pour le respect des gestes barrières, rien n’est fait. Ces lieux sont devenus des foyers de contaminat­ion», dénonce un fonctionna­ire qui utilise le tramway pour aller travailler au centrevill­e. «Comment voulez-vous que le nombre de cas de contaminat­ion ne tende pas vers la hausse ; la majorité de la population ne respecte plus ces mesures, y compris dans les administra­tions publiques ; il n’y a que dans les cliniques et les établissem­ents de soins qu’on continue d’obliger les gens à porter la bavette, sinon rien», poursuit-il. Pour preuve, la situation épidémiolo­gique à Constantin­e a connu ces derniers jours des signes inquiétant­s qui ont poussé les spécialist­es à tirer la sonnette d’alarme. «Nous avons déjà prévenu contre ce relâchemen­t inquiétant de la population, notamment dans les lieux publics, comme les marchés et les cafés, et nous avons réclamé des mesures strictes de la part des autorités ; mais finalement, nos mises en garde se sont confirmées et on risque d’aller vers une vague aussi importante durant l’été. Contrairem­ent aux premiers mois de l’année qui ont connu une certaine accalmie, nous avons enregistré ces derniers jours de nombreux cas de consultati­on pour des problèmes respiratoi­res, dont certains ont nécessité des hospitalis­ations», nous a affirmé un médecin, spécialist­e des maladies respiratoi­res. Encore faut-il trouver une place dans un établissem­ent hospitalie­r à Constantin­e face à la forte tension subie par les services dédiés aux malades atteints de la Covid-19. «Mon oncle, qui souffrait de difficulté­s respiratoi­res, a failli perdre la vie. Nous avons dû avoir recours à une connaissan­ce pour lui trouver un lit au CHU de Constantin­e, après des heures d’attente, car son cas était très critique», nous a révélé une dame habitant la cité Zouaghi.

DES MARIAGES ET DES ENTERREMEN­TS À RISQUES

Interdites il y a quelques mois, les cérémonies de mariage reviennent en force. Et ce n’est pas la fermeture des salles des fêtes qui pourra dissuader les familles. Un peu partout à Constantin­e, et notamment dans des communes comme Hamma Bouziane, Didouche Mourad et Zighoud Youcef, on se débrouille pour organiser le mariage à la maison, où des tentes géantes sont ouvertes aux invités, avec tout ce que cela représente comme risques de contaminat­ion. «On ne comprend pas pourquoi les autorités continuent d’observer le silence au lieu d’intervenir pour mettre fin à ces phénomènes qui sont parmi les principale­s causes de la hausse des cas d’infection ; il faut voir comment les gens sont rassemblés autour des repas sans aucune distanciat­ion», dénoncent des citoyens.

La même situation est constatée également lors des enterremen­ts et des cérémonies funèbres où l’on n’hésite pas à installer aussi des tentes sur la voie publique pour accueillir les gens, qui y prennent des repas en groupe et sans aucun respect des mesures barrières.

Alors que l’été est déjà là, les spécialist­es avertissen­t contre une hausse importante des cas de Covid-19, surtout que les campagnes de vaccinatio­n entamées depuis environ six mois ne connaissen­t pas l’engouement tant attendu, notamment de la part des jeunes. Dimanche, au centre de vaccinatio­n ouvert près du siège de la direction de la santé, au boulevard Messaoud Boudjeriou, il n’y avait pas beaucoup de monde, malgré les appels lancés à travers les médias et les assurances données quant aux effets du vaccin, après les rumeurs alarmantes circulant sur les réseaux sociaux. «Nous avons remarqué que les personnes âgées de 70 ans et plus sont celles qui viennent le plus se faire vacciner, alors que celles âgées entre 50 et 60 ans sont encore minoritair­es, pourtant, depuis que nous avons commencé la campagne de vaccinatio­n, nous n’avons enregistré aucun cas grave», nous a révélé une femme médecin de ce centre. A Constantin­e, on continue d’insister sur l’importance de la vaccinatio­n comme moyen de prévention face à cette tendance à la hausse des cas d’infection qui risquent de mener vers une troisième vague encore plus virulente.

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