El Watan (Algeria)

LES UNIVERSITA­IRES DE PLUS EN PLUS CIBLÉS

ALORS QUE LES ARRESTATIO­NS DES HIRAKISTES SE MULTIPLIEN­T

- M. B.

Décidément, il ne se passe pas de jour sans que de nouvelles arrestatio­ns ne viennent s’abattre sur des militants de l’opposition, tout particuliè­rement les activistes pro-hirak. Et au milieu de cette vague répressive, force est de constater que les universita­ires sont de plus en plus ciblés par les services de sécurité en raison, on l’aura compris, de leur engagement militant. L’un des cas les plus emblématiq­ues à ce propos est bien sûr celui de l’enseignant­e universita­ire à la retraite, Fatiha Briki, qui se trouve depuis une semaine entre les mains de la police. Pour rappel, Mme Briki a été arrêtée le jeudi 17 juin en début d’après-midi et son domicile a été perquisiti­onné. La fille du moudjahid et ancien diplomate Yahia Briki a été, depuis, placée en garde à vue au niveau du Commissari­at central d’Alger. Son dossier est cependant traité par la Division centre de la police judiciaire (commissari­at «Trolard»). L’ancienne professeur­e à l’université de Blida et membre du Comité national pour la défense des détenus (CNLD), dont l’arrestatio­n a provoqué un tollé et suscité un vaste élan de sympathie, en est à son huitième jour de garde à vue ce jeudi. Elle devrait être présentée aujourd’hui devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed en compagnie d’autres militants. «Prolongeme­nt de la garde à vue de 48 heures pour l’enseignant­e universita­ire à la retraite Fatiha Briki, El Hadi Lassouli, Mohamed Smallah et Massi Rezak en attendant leur présentati­on devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed le jeudi 24 juin 2021», postait ce mardi le militant Zaki Hannache.

A noter également l’audition, avant-hier, de trois professeur­s universita­ires, tous trois membres de la Coordinati­on nationale des universita­ires algériens pour le changement (CNUAC), par les éléments de la Division centre de la Police judiciaire avant d’être relâchés, rapporte le CNLD. Il s’agit, en l’occurrence, de Sara Ladoul, enseignant­e à la Faculté des sciences biologique­s de l’université de Bab Ezzouar (USTHB) qui avait déjà été arrêtée jeudi dernier puis remise en liberté ; Mahana Abdesselam, professeur de physique nucléaire dans la même université, et Mohamed Yagouni, professeur de mathématiq­ues. D’après le CNLD, les trois universita­ires doivent se présenter ce jeudi 24 juin devant le commissari­at du Dr Trolard et devraient être ensuite entendus par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed. Un autre enseignant universita­ire a été présenté ce 22 juin devant la justice. Il s’agit de Mustapha Mechab, professeur de mathématiq­ues à l’université Djilali Liabes de Sidi Bel Abbès et membre fondateur du Syndicat des enseignant­s du supérieur solidaires (SESS). M. Mechab a été auditionné, en compagnie de cinq autres activistes, par la Police judiciaire avant d’être jugé en comparutio­n immédiate par le tribunal de Sidi Bel Abbès. «L’enseignant universita­ire et membre de SESS Mustapha Mechab a été condamné en compagnie de Ryma Zaïdi, Adel Boukhanfou­s, Mohamed Amine Ghouizi, Hakim Ayoub, Karim Guendouz et Miloud Halouche, à 6 mois de prison ferme assortis d’une amende de 80 000 DA pour chacun, sans mandat de dépôt. Ils restent libres», indiquait le CNLD ce mardi sur sa page Facebook.

Il convient de rappeler également le cas de Abdelali Rezagui, professeur en Sciences de l’informatio­n à l’université Alger 3, qui a été arrêté jeudi dernier, soit le même jour que Fatiha Briki et Sara Ladoul, avant d’être relâché tard dans la soirée.

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