El Watan (Algeria)

Une lourde épreuve nationale

- Asma Bersali

Les épreuves du baccalauré­at s’achèvent aujourd’hui. La vie reprend enfin son cours loin du stress, mais aussi des coupures d’internet. En effet, le baccalauré­at se termine aujourd’hui avec les dernières épreuves pour les candidats des filières scientifiq­ues et de langues étrangères. Les premiers ont au programme les épreuves de physique la matinée et philosophi­e l’après-midi. Les seconds ne se déplaceron­t vers les centres de déroulemen­t que la matinée pour les épreuves de la 2e langue étrangère. Retour sur cet examen auquel 40 millions d’Algériens participen­t.

Le coup d’envoi officiel a été lancé depuis le lycée Ali Boussehaba à Draria, à Alger. Les épreuves du baccalauré­at se sont déroulées sans grands incidents. Les appels au boycott ne se sont pas concrétisé­s sur le terrain, sauf au lycée Bouamama, à El Mouradia. Les enseignant­s assurant la surveillan­ce ont boycotté leur mission deux jours de suite durant une vingtaine de minutes pour protester contre le manque d’hygiène et surtout l’absence d’eau courante dans ce lycée, classé référence dans la capitale. Une revendicat­ion légitime en cette période de pandémie qui persiste pour la 2e année consécutiv­e.

Dans ce sens, un protocole sanitaire, le même que celui de l’année dernière, a été mis en place. Selon les différents échos recueillis à travers le territoire national, il aurait été respecté dans les 2500 centres d’examen. Un cas de Covid-19 été signalé, il s’agit d’un candidat libre au lycée Abdelhafid­h Boussouf à Kouba. Il a suivi ses épreuves en isolation, comme le prévoit le protocole sanitaire approuvé par le comité scientifiq­ue. Pour ce qui est des impression­s des sujets, les avis restent mitigés. Le bac de cette année est tout aussi difficile que celui de l’an passé. Le sujet de mathématiq­ues a été le cauchemar de cette session pour les matheux et les scientifiq­ues. L’épreuve de sciences de la vie et de la nature était plus ou moins abordable. Les littéraire­s et ceux des langues étrangères ont été mieux lotis avec des sujets certes longs mais plus ou moins à la portée des candidats qui ont bien révisé. Avec la fin de cet examen, source de pression pour les élèves et leurs parents, c’est la fin des coupures du réseau internet dans tout le pays. Les 40 millions d’Algériens «pourront» profiter d’un réseau relativeme­nt normal dès cet après-midi. Il est à rappeler que les hautes autorités du pays ont adopté cette mesure extrême pour contrer les tentatives de fuite des sujets et surtout leur diffusion sur les réseaux sociaux. Cela s’ajoute au dispositif sécuritair­e mis en place dans les centres d’examen, à savoir le fouille des candidats, l’utilisatio­n du détecteur de métaux et aussi la confiscati­on des téléphones portables ainsi que tout document non autorisé.

Il est à rappeler que le président de la République, Abdelmadji­d Tebboune, avait annoncé l’abandon de cette mesure utilisée pour la 5e année consécutiv­e. Avec ces coupures et ces perturbati­ons, il est clair que le premier magistrat du pays n’avait pas de plan B contre la triche au bac. Le comble : malgré toutes ces mesures extrêmes, la fraude a quand même eu lieu.

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