El Watan (Algeria)

Le variant Delta préoccupe le monde

● Le variant Delta (ancienneme­nt dénommé variant indien ou encore B.1.617.2, mais aussi VOC-21APR-02 ou G/478K.V1), apparu en Inde, est bien parti pour devenir le variant dominant à l’échelle mondiale, selon l’OMS.

- Amel B.

Le coronaviru­s continue de faire des ravages dans de nombreux pays qui subissent une troisième, voire une quatrième vague épidémique marquée par la virulence des variants, signalés notamment au Royaume-Uni, au Portugal et en Russie où la souche Delta (variant indien) avance dangereuse­ment, tandis que le Brésil essuie d’importante­s pertes humaines liées à l’avancée du variant Gamma. Le continent africain est, quant à lui, aux prises avec les variants Delta (indien) et Beta (sud-africain).

Le variant Delta (ancienneme­nt dénommé variant indien ou encore B.1.617.2, mais aussi VOC21APR-02 ou G/478K.V1) apparu en Inde est bien parti pour devenir le variant dominant à l’échelle mondiale, selon l’OMS. Les épidémiolo­gistes britanniqu­es ont observé le remplaceme­nt rapide du variant Alpha (B.1.1.7, dit «anglais») par le variant Delta (dit «indien»). Outre son caractère contagieux (60% plus contaminan­t que le Covid-19), plusieurs travaux en laboratoir­e montrent que le variant Delta semble résister davantage aux vaccins.

L’augmentati­on des cas de ce variant concerne en grande partie les groupes d’âge plus jeunes, dont beaucoup ne sont pas vaccinés ou viennent tout juste de recevoir leur première dose, a déclaré Public Health England. Selon l’étude réalisée par cet organisme, 42 323 cas (soit 29 892 de plus qu’il y a une semaine) de ce variant, identifié en Inde et présent dans une cinquantai­ne de pays, ont été détectés au Royaume-Uni, où il représente aujourd’hui plus de 90% des nouveaux cas. Il s’avère ainsi, selon les études réalisées en Angleterre par le Public Health England, que la prévalence est cinq fois plus importante parmi les 5-12 ans (0,35%) et les 18-24 ans (0,36%) par rapport aux personnes âgées de 65 ans et plus. En date du 14 juin 2021, selon la base de données génomiques «Gisaid», 61 autres pays étaient touchés par ce variant. La propagatio­n du variant Delta est également problémati­que au Portugal. D’après les données disponible­s sur Gisaid, sur les quatre dernières semaines, 77% des contaminat­ions seraient liées au variant Delta dans ce pays.

Frappé de plein fouet par le variant Alpha (dit britanniqu­e) en début d’année, le Portugal se retrouve ainsi à nouveau en première ligne face à la souche Delta, qui menace de provoquer une quatrième vague de contagions et de restrictio­ns.

Il représente désormais plus de 60% des nouveaux cas détectés au Portugal, selon l’Institut national portugais de santé (Insa). Avec un nombre de nouveaux cas par jour en hausse de 54% au cours de la semaine écoulée par rapport aux sept jours précédents, le Portugal est le pays d’Europe où l’épidémie de Covid-19 progresse avec le plus de virulence, devant le Royaume-Uni, selon les données collectées par l’AFP auprès des autorités nationales. En Russie, près de 84% des séquences déposées ces quatre dernières semaines correspond­ent également au variant Delta. Ce chiffre est de 10,17% pour les Etats-Unis, de 10,1% pour l’Espagne, de 7,75% pour l’Italie.

BRÉSIL : LE VARIANT GAMMA

Le Brésil se dirige, lui aussi, vers une troisième vague épidémique. La barre symbolique des 500 000 morts dus à la pandémie a été franchie samedi 19 juin. Le nombre moyen de décès y dépasse désormais les 2000 par jour, soit une augmentati­on de 24% par rapport à début juin, marquant un retour aux niveaux dramatique­s d’avril, mois le plus meurtrier de la pandémie, au cours duquel plus de 82 000 Brésiliens sont morts de Covid-19, selon les chiffres officiels.

Selon les experts, l’accélérati­on de l’épidémie serait due à la circulatio­n du variant Gamma (dit variant brésilien), décrit comme plus transmissi­ble, et apparu dans la région de Manaus (Amazonie) en décembre 2020. Celui-ci représente­rait désormais près de 90% des contaminat­ions dans l’Etat de Sao Paulo, selon l’Institut Butantan – équivalent local de l’Institut Pasteur. Ce dernier a également identifié dix-neuf nouvelles souches en circulatio­n dans ce même Etat. De plus, le pays, qui vient de rentrer en hiver, s’attend à souffrir encore plus dans les prochains mois.

Dans le continent africain, l’évolution est particuliè­rement préoccupan­te, car elle est, là encore, en partie liée à la propagatio­n des variants, beaucoup plus contagieux. Le variant Delta, détecté en Inde, est désormais présent dans 14 pays, tandis que les variants Alpha et Bêta (identifiés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud) circulent respective­ment dans 30 et 29 pays sur 55.

Selon l’OMS, cette hausse s’explique également par une météorolog­ie saisonnièr­e plus froide en Afrique australe, qui favorise les contaminat­ions, mais aussi dû au respect insuffisan­t des mesures sanitaires. Plus de 40% des nouveaux cas ont ainsi été déclarés en Afrique du Sud. Selon les données collectées par l’OMS, il y a eu en Afrique 116 500 infections nouvelles lors de la semaine arrêtée au 13 juin, soit 25 500 de plus que la semaine précédente. Dans certains pays, les infections ont doublé et s’affichent en hausse de plus de 50% dans d’autres. Sur le continent, seulement 1% de la population est pleinement vaccinée.

Il est à noter, par ailleurs, que depuis la mi-mai, la situation épidémique se dégrade en Tunisie. Alors que le pays a levé la plupart des restrictio­ns à l’approche de la saison touristiqu­e, excepté le couvre-feu de 22h à 5h, plusieurs dizaines de personnes meurent de Covid-19 chaque jour et plus de 2000 nouveaux cas quotidiens sont recensés, des chiffres qui se rapprochen­t du pic de l’épidémie du mois de janvier.

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La quasi-totalité des pays du monde s’efforcent de contenir le variant Delta

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