LAKHDAR HADJ ARAB, UNE ICÔNE DE LA CULTURE ET DU MILITANTISME
Jeudi, en fin d’aprèsmidi, dans l’enceinte de la crèche des Anges à la cité EPLF, au sud de la ville, il y avait beaucoup d’invités dont les principaux acteurs de la société civile tiarétie venus tous témoigner de la dimension d’un homme pas comme les autres. L’espace de quelques heures, il y avait de la ferveur et de la bonne humeur. Des retrouvailles sous une ambiance bon enfant que seul Dda Achour, maître des lieux, pouvait réussir la gageure par ces temps d’incertitudes pour évoquer un homme dont on n’a pas tari d’éloges : modestie, compétences scientifiques avérées, altruisme, civisme, militant infatigable des droits de l’homme, droit syndical, acteur-clé du militantisme culturel unificateur. Les mots n’ont pas manqué pour restituer l’homme dans toutes ses dimensions. Dans ses moindres détails. Il fallait être présent pour mesurer le degré d’estime dont jouissait encore Lakhdar Hadj Arab auprès de ses concitoyens de tout bord. La cérémonie, pour modeste qu’elle fut, avait charrié d’intenses moments d’émotion quand Lakhdar qui «ne comprenait pas l’ingratitude des hommes» s’est mis à égrener sa vie, toute faite d’abnégation, que ce soit à l’enseignement, le mouvement syndical dans l’éducation, la société civile ou dans la pédagogie qu’il distillait presque une dizaine durant à radio Tiaret et de son émission «Idwen’s tmazight». De longs moments jalonnés de sanglots contenus qui ont fait tilt. Joie mêlée à de l’amertume. La scène à elle seule résumait cet homme pas comme les autres. Son panache n’a d’égal que cette bonhomie que Lakhdar laissait transparaître même dans les moments de colère. Studieux, rigoureux et méthodique dans ses approches, ce fils d’instituteurs, né et élevé à Medrissa dans la wilaya de Tiaret, reste un modèle en matière de probité et réussissait souvent le pari de faire rencontrer de pires frères ennemis. Son émission «Idwen’s s tmazight» (entendre avec vous en tamazight) a réussi à pénétrer les foyers de Tiaret et d’ailleurs depuis que Lakhdar, pour les besoins de chaque numéro, prenait la peine à rechercher et peaufiner ses thèmes proposés. Il a touché à tout. A l’histoire, la politique, la musicologie et de nombreux sujets de société. Celui lié à la fête de Yennayer a connu un franc succès. En matière de production livresque, la bibliographie de Lakhdar Hadj Arab s’est enrichie d’intéressants titres dédiés au savoir et à la pédagogie. Il serait fastidieux de les énumérer dans ces colonnes. Quatre années après sa retraite, Lakhdar continue de produire et d’être là pour être une autre icône de la culture et du militantisme. Longue vie à lui !