El Watan (Algeria)

Les «mercenaire­s» pourraient se retirer prochainem­ent, selon Tripoli

● Peu avant l’ouverture du sommet, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a demandé le retrait de Libye des troupes étrangères.

- Amnay Idir

Les «mercenaire­s» étrangers présents en Libye pourraient quitter prochainem­ent le pays après des «progrès» dans les pourparler­s de paix. C’est ce qu’a déclaré hier la ministre des Affaires étrangères libyenne, Najla Al Mangoush, après une réunion internatio­nale à Berlin sur la Libye, selon des propos recueillis par l’AFP. «Nous avons fait des progrès en ce qui concerne les mercenaire­s et nous espérons que dans les jours à venir, ils se seront retirés des deux côtés et je pense que cela sera encouragea­nt et renforcera la confiance de part et d’autre», a déclaré, lors d’une conférence de presse, la cheffe de la diplomatie libyenne. «Toutes les forces étrangères et les mercenaire­s doivent être retirés de la Libye sans délai, et le secteur de la sécurité doit être réformé et placé clairement sous une autorité et un contrôle civils unifiés», est-il recommandé dans le texte de conclusion­s de la réunion internatio­nale sur la Libye, sous l’égide de l’Organisati­on des Nations unies (ONU). Ce document a relevé que la Turquie, un des pays présents militairem­ent en Libye, a introduit à ce sujet «une réserve», sans plus de précisions. En décembre, l’ONU estimait à quelque 20 000 le nombre de mercenaire­s et combattant­s étrangers en Libye. Des troupes militaires turques sont aussi présentes en vertu d’un accord bilatéral conclu avec le précédent gouverneme­nt de Tripoli.

Les participan­ts à cette conférence sont les cinq membres permanents du

Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que l’Italie, la Turquie, les Emirats arabes unis, l’Union européenne (UE) et les Nations unies, déjà présents lors de la première conférence organisée toujours à Berlin, en janvier 2020. Ils sont rejoints cette fois par des membres du Gouverneme­nt libyen d’union nationale récemment formé. La rencontre est consacrée aux préparatif­s des élections prévues en décembre prochain, ainsi que la présence des troupes étrangères et des mercenaire­s. Peu avant l’ouverture du sommet, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a demandé le retrait de Libye des troupes étrangères. «L’accord de cessez-le-feu du 23 octobre doit être pleinement mis en oeuvre, y compris par le retrait de toutes les forces étrangères de Libye», a déclaré Antony Blinken lors d’une conférence de presse commune avec son homologue allemand, Heiko Maas. «Nous partageons (avec l’Allemagne) l’objectif d’une Libye souveraine, stable, unifiée et sûre, libre de toute ingérence étrangère, c’est ce que le peuple mérite, et c’est essentiel pour la sécurité régionale», a-t-il soutenu.

Depuis octobre 2020, un cessez-lefeu est observé entre le Gouverneme­nt libyen d’union nationale (GNA) basé à Tripoli, à l’ouest, reconnu par l’ONU et le cabinet parallèle à la Cyrénaïque (Est) appuyant l’Armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. Le 13 novembre, l’ONU a annoncé que des délégués libyens réunis en Tunisie sont parvenus à un accord prévoyant «des élections nationales» le 24 décembre 2021. Le 20 janvier 2021, les participan­ts au dialogue politique, réunis en Egypte, conviennen­t de l’organisati­on d’un référendum sur la Constituti­on avant les élections. Le 5 février, 75 délégués libyens réunis sous l’égide de l’ONU en Suisse désignent l’homme d’affaires Abdelhamid Dbeibah comme Premier ministre de transition jusqu’au scrutin de décembre, au côté d’un Conseil présidenti­el de trois membres. Le maréchal Haftar promet le soutien de ses forces au processus de paix. Cependant, en mai, l’envoyé des Nations unies pour la Libye, Jan Kubis, a reconnu que les progrès concernant l’unificatio­n des institutio­ns divisées et le retrait des forces étrangères sont au «point mort». Dans la nuit du 7 au 8 mai, des dizaines d’hommes armés ont fait irruption dans un hôtel de Tripoli servant de QG au Conseil présidenti­el pour protester contre l’appel de la ministre des Affaires étrangères, Mme Najla Al Mangoush, au retrait des troupes turques. Dans un entretien accordé à l’AFP, l’ancien ministre de l’Intérieur libyen, Fathi Bachagha, a mis en demeure, le 2 juin, le gouverneme­nt de ne pas retarder la tenue de la présidenti­elle. «Il est clair que le gouverneme­nt actuel préférerai­t ne pas avoir d’élections», a-t-il déclaré. «Mais c’est un engagement qui doit être mené à terme», a-t-il souligné.

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Les «mercenaire­s» étrangers présents en Libye priés de plier bagage

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