Lancement du nettoyage des cours d’eau
Devenues récurrentes ces dernières années, avec parfois des dégâts importants, les inondations intéressent de plus en plus les pouvoirs publics qui ont lancé une campagne nationale de sensibilisation et de prévention avec l’entame jeudi à Jijel de l’opération de nettoyage des cours d’eau de la wilaya. L’oued El Kantara à Jijel, qui fut en décembre 2020 le théâtre de l’une des plus graves inondations, a été choisi pour entamer cette campagne qui devrait concerner l’ensemble des communes. Plusieurs intervenants comme les services des ressources en eau, des travaux publics, de l’office de l’assainissement ou encore de l’Algérienne des eaux étaient sur les lieux. De 2016 à 2020, la Protection civile a enregistré 388 interventions dont plus de moitié avaient trait à l’épuisement des eaux, alors que d’autres concernaient l’ouverture de la route nationale, le sauvetage de personnes et d’animaux. En 2020, il a été recensé le sauvetage de 14 personnes, dont 3 femmes alors que 19 familles avaient été déclarées sinistrées. Sur un état retraçant les inondations dans la wilaya depuis 2007, on remarquera qu’elles sont particulièrement récurrentes à Rabta (Jijel) et à El Milia (Lamroudj et Tarzous). À Jijel, le stade Hocine Rouibah (oued Moutas), la gare routière (oued El Kantara), Sbet à Chekfa (oued Nil), Tassist (Taher) où passe l’oued éponyme, ont enregistré au moins deux importants épisodes d’inondations durant cette période. Parlant des menaces dans la commune de Jijel, Moussa Amirouche, ingénieur à la direction des ressources en eau (DRE), expliquera que le bassin versant de l’oued El Kantara s’étend sur 24 km2 avec un débit maximum de 8 m3/seconde.
Une grande partie est déjà aménagée (couverte) et il reste une partie en amont. Pour châabat Ben Achour, à l’ouest de la ville, une bonne partie est déjà exécutée, alors qu’à oued
Moutas, l’aménagement en amont a été réalisé par canal ouvert jusqu’au stade où le canal est couvert. Plus à l’ouest, il est prévu l’aménagement de l’oued Medabegh. A propos de la zone de Rabta, qualifiée dans les anciens plans de «zone non
aedificandi», Moussa Amirouche dira qu’elle est marécageuse, remblayée anarchiquement, avec des pentes faibles, voire même nulles, et des dépressions inférieures au niveau de la mer. Cette morphologie de la zone, qui est un réceptacle des eaux venant des parties en amont et où les petits cours d’eau ont été agressés, empêche l’écoulement des eaux pour se déverser dans la mer. Pour les solutions proposées, il s’agit de capter les eaux pluviales en amont pour alléger cette zone, et les canaliser de part et d’autre (plages Ezzaouaï et Boussadoune).