NOUVELLE ATTAQUE DE DRONES AU KURDISTAN
Trois drones chargés d’explosifs ont frappé le nord de l’Irak, près d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, où se trouve un consulat américain, a rapporté hier l’AFP citant les autorités kurdes. L’attaque a eu lieu près d’Erbil dans la nuit de vendredi à samedi, selon l’unité antiterrorisme du Kurdistan. Deux des drones ont touché et endommagé une maison, tandis qu’un troisième n’a pas explosé, a-t-elle ajouté sans plus de précisions. L’annonce de cette attaque intervient le jour où le Hachd Al Chaabi, une coalition paramilitaire pro-Iran opposée à la présence américaine en Irak, a tenu une parade près de Baghdad à laquelle ont assisté de hauts responsables. Le consulat américain a condamné, dans un tweet, cette nouvelle attaque, soulignant qu’elle «représentait une violation claire de la souveraineté irakienne».
Les intérêts américains en Irak constituent la cible d’attaques répétées ces derniers mois. Les Etats-Unis accusent systématiquement les factions pro-Iran d’en être les responsables. Depuis le début de l’année, quelque 43 attaques ont visé les intérêts des Etats-Unis dans le pays, où sont déployés 2500 soldats américains dans le cadre d’une coalition internationale de lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI). L’utilisation nouvelle des drones est un casse-tête pour la coalition, car ces engins volants peuvent échapper aux batteries de défense C-RAM, installées par l’armée américaine pour défendre ses troupes. En avril, un drone «chargé de TNT», selon les autorités kurdes, s’était écrasé sur le QG de la coalition à l’aéroport d’Erbil. Un «drone piégé» s’est également écrasé en mai sur la base aérienne irakienne de Aïn Al Assad (ouest) abritant des Américains. Et début juin, trois drones ont visé l’aéroport de Baghdad, où sont aussi déployés des soldats américains, après que cinq roquettes aient été tirées plus tôt dans la journée sur une base aérienne où opèrent des compagnies américaines.
Après cette démonstration de force, les autorités irakiennes ont annoncé libérer Qassem Mouslah, l’un des commandants les plus influents du Hachd Al Chaabi, suspecté d’avoir ordonné le récent assassinat d’une figure de la contestation antipouvoir. Considéré par des analystes comme la principale force politique en Irak, le Hachd a tenu hier une parade militaire dans la province de Diyala, qui borde Baghdad à l’est, pour célébrer son septième anniversaire. Lors du défilé, le Hachd a exhibé ses armes, notamment des lance-roquettes, selon des images diffusées par la télévision d’Etat, tandis que des hauts responsables, dont le Premier ministre irakien, Moustafa Al Kazimi, se trouvaient parmi le public.
R. I.