Le soleil accusé d’atteinte à la sécurité nationale par le tribunal d’Alger
C’est la faute au climat, ainsi est expliquée la crise de l’eau qui a déjà provoqué des troubles, manifestations et coupages de routes à Alger. Sauf qu’à bien y voir, il a neigé trois fois cet hiver et la pluie a bien été au rendez-vous, notamment en avril et mai où l’eau est tombée abondamment pendant plusieurs jours sans discontinuer. D’ailleurs, Kamel Mihoubi, ministre des Ressources en eau depuis février, s’est déplacé à Beni Slimane le 7 mai 2021 pour constater les dégâts dus justement aux inondations et a déclaré que «les réserves d’eau du pays seront suffisantes
jusqu’à l’automne prochain». Il a encore plu après sur Alger, sauf que depuis quelques jours, on a mis en place un plan de rationnement de l’eau avec, pour les quartiers les plus défavorisés, des robinets qui ne couleront qu’un jour sur deux alors qu’ils ne coulent plus depuis 10 jours. En août 2020, le ministre limogeait le directeur général de la SEAAL, Alger, comme il le dit «suite à un rapport de l’inspection générale du ministère», où il a été établi que «les perturbations et insuffisances dans les wilayas d’Alger et de Tipasa étaient
dues, dans une large mesure, à la mauvaise gestion». Un an plus tard, Smaïn Amirouche, directeur de l’ADE, Algérienne des eaux, expliquait que le manque d’eau actuel est dû au climat bien sûr mais aussi aux fuites.
Pourtant, c’est le même Smaïn Amirouche, nommé sur décret présidentiel par Bouteflika en 2007 comme directeur des ressources en eau à la wilaya d’Alger, qui expliquait en 2013 qu’il travaillait sur la rénovation des canalisations et les réparations des fuites, «plan réalisé à 75%» d’après lui, il y a 8 ans. Qui croire ? Le ciel. Il a encore plu et il fait frais sur Alger en ce mois de juin d’habitude caniculaire, mais on aime accuser la nature là où il n’y a que l’incompétence de l’homme. Le meilleur pour la fin, le syndicat de l’ADE, affilié à l’UGTA, vient de demander aux travailleurs de donner une partie de leur salaire aux Palestiniens. Hors sujet.