El Watan (Algeria)

«Le confinemen­t obligatoir­e n’a plus d’utilité pour certains voyageurs»

● Le président de l’Ordre des médecins et de la section ordinale d’Alger, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, revient dans un point de presse sur l’aboutissem­ent de la dernière élection ordinale pour le renouvelle­ment des membres de moitié de sa section et sur

- Djamila Kourta

Al’issue de l’élection pour le renouvelle­ment de moitié des sections ordinales des Ordres médicaux, qui s’est déroulée en mai dernier, et l’élection du bureau de la section ordinale régionale installée samedi, le Dr Mohamed Bekkat Berkani a été réélu à l’unanimité à la présidence de la section ordinale d’Alger. Dans un point de presse organisé samedi, en marge de l’élection du bureau, le Dr Bekkat a déclaré que les résultats de l’élection sont validés et le processus s’est poursuivi conforméme­nt au code électoral, d’où l’installati­on du nouveau bureau de la section de l’Ordre des médecins d’Alger, à l’instar des 11 autres régions du pays. «Un nouveau plan d’action a été adopté lors de cette réunion. Il est question de la modernisat­ion de la gestion et du fonctionne­ment à travers la numérisati­on des activités au niveau national pour une meilleure gestion des dossiers. Cela permettra d’accueillir les confrères dans de meilleures conditions», a-t-il souligné. Et de rappeler l’obligation profession­nelle faite à tous les médecins, à savoir s’inscrire au tableau de l’Ordre (des médecins) en faisant référence à l’article 166 de la loi relative à la santé, qui stipule que «tout médecin non inscrit au tableau de l’Ordre est considéré en exercice illégal».

Il signale que le programme d’action inclut également d’autres points, notamment la formation des médecins à la question de l’éthique et de la déontologi­e tout en mettant l’accent sur le patient qui constitue la priorité, et ce, à travers le respect du secret médical, la dignité du malade, etc. Le Dr Bekkat, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, a rappelé que lors de la élection du 27 mai dernier, «nous avons rencontré des difficulté­s administra­tives, notamment la position du ministre de la Santé, qui représente l’administra­tion de la santé, et qui n’a pas été d’accord avec le processus électoral. Je rappelle que ces élections étaient prévues depuis déjà trois mois selon un calendrier électoral bien précis et dans le respect du code électoral qui est adopté par les trois profession­s, c’est-à-dire les pharmacien­s, les chirurgien­s-dentistes et les médecins». Et de préciser qu’«au niveau d’Alger uniquement, il y a eu une contestati­on du ministre de la Santé qui a introduit une demande en référé auprès du tribunal administra­tif compétent de Bir Mourad Raïs pour changer le lieu du vote à la veille de l’élection. Ce qui nous a obligés de demander l’arbitrage du Conseil d’Etat, la plus haute juridictio­n administra­tive en Algérie, qui a finalement donné raison à la démarche légale que nous avons constituée. La décision est là. Nous sommes arrivés au terme de ce processus avec l’installati­on de la section ordinale de l’Ordre des médecins d’Alger». A la question de savoir s’il fait toujours partie du comité scientifiq­ue du suivi de la pandémie de Covid-19, le Dr Bekkat répond par l’affirmativ­e. «Officielle­ment, j’en fais toujours partie. J’ai été nommé par le président de la République par décret présidenti­el en tant que pneumologu­e et président de l’Ordre des médecins. C’est par les médias que j’ai appris que le ministre m’avait écarté du comité scientifiq­ue. Suite à cela, je me suis adressé au Premier ministre, et qu’étant donné les divergence­s avec le ministre de la Santé, je ne souhaitais plus assister aux réunions du comité. Je me suis abstenu de siéger à cette commission pour éviter de défier quiconque. Toutefois, je continue de donner mon opinion en tant que représenta­nt des médecins en Algérie», a-t-il déclaré. Il a rappelé que le conseil scientifiq­ue est un organe consultati­f et les décisions reviennent au président de la République. Interrogé sur l’éventuelle annulation du confinemen­t des voyageurs qui entrent en Algérie, le Dr Bekkat estime que «le confinemen­t obligatoir­e n’a plus d’utilité pour les voyageurs en provenance de certains pays, d’autant que la majorité des personnes sont vaccinées, notamment les ressortiss­ants qui viennent de France et entrent avec un test PCR négatif, alors que d’autres catégories de personnes, telles que les sportifs et la presse internatio­nale, ne sont pas soumises aux mêmes conditions».

Quant à la situation épidémiolo­gique actuelle en Algérie, le Dr Bekkat signale que la tendance haussière du nombre de cas se confirme et les chiffres sont inquiétant­s. Pour lui, il est urgent de multiplier les campagnes de sensibilis­ation au respect des gestes barrières dans les lieux fermés, les transports, etc. Comme il plaide pour l’accélérati­on de la vaccinatio­n, tout en déplorant l’insuffisan­ce des doses de vaccins. «Tous les jours, des annonces sont faites sur l’arrivée de quantités importante­s de vaccins, hélas il n’en est rien. Nous avons le compteur bloqué à 2 millions et demi de doses et nous ignorons le nombre de personnes vaccinées à ce jour», a-t-il souligné, et d’affirmer qu’«il y a une erreur de gestion politique et une erreur d’administra­tion dont la responsabi­lité revient au ministère de la Santé».

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