Les shebab frappent en Somalie
L Les shabab constituent un groupe à idéologie et organisation propres l Son objectif : contraindre les troupes étrangères à se retirer du pays, renverser le GFT et imposer un régime islamiste.
Au moins douze personnes sont mortes hier dans une attaque perpétrée par les islamistes shebab contre une base militaire et des habitations civiles dans le centre de la Somalie, a rapporté hier l’AFP, citant des sources paramilitaire et locale. Les shebab ont ciblé une base hébergeant des troupes gouvernementales, dans l’Etat du Galmudug, puis la localité attenante de Wisil, située à plus de 700 km au nord de la capitale Mogadiscio. «Il est très difficile de connaître le bilan exact, mais nous comprenons que douze personnes, dont six militaires, sont mortes à Wisil. Il y a aussi des victimes civiles», a déclaré le commandant d’une unité paramilitaire de l’Etat du Galmudug, Abdirahman Adan. Il a ajouté que les assaillants ont été «repoussés» et que «beaucoup» d’entre eux sont morts, sans pouvoir préciser leur nombre. Abdullahi Sahal, un responsable communautaire à Wisil, a confirmé le bilan de 12 morts, évoquant «six civils» et «six militaires» tués. Un autre commandant paramilitaire, Mohamed Mire, a déclaré que l’attaque a débuté par l’explosion d’un véhicule chargé d’explosifs. «Après l’explosion de la voiture piégée, ils ont commencé à tirer lourdement, mais les forces de sécurité étaient totalement préparées à contrer leurs stratagèmes et ont forcé les terroristes à se retirer, avec des pertes», a-t-il assuré. «Nous avons pleinement le contrôle de la situation et nous pourchassons ceux qui restent.» Dans un communiqué, les shebab ont, de leur côté, affirmé avoir tué 34 soldats, gouvernementaux et locaux, dans la base militaire. Par ailleurs hier également, la région semi-autonome du Puntland, plus au Nord, a annoncé avoir exécuté 21 membres présumés des shebab, condamnés par une cour militaire locale. «Aujourd’hui, le 27 juin 2021, la sentence de peine de mort a été appliquée sur les terroristes qui se sont habitués à déverser le sang du peuple», a déclaré le commandant de la région de Mudug, au Puntland, le colonel Mumin Abdi Shire. Il s’agit du plus grand nombre de personnes exécutées en même temps en Somalie.
La Somalie est plongée dans l’instabilité depuis 1991 avec la chute de l’autocrate Siad Barre, précipitant le pays dans une guerre des clans, la piraterie, la famine et l’insurrection islamiste. La même année, le Somaliland proclame son indépendance. En 1998, le Puntland (nord-est) déclare son autonomie.
Suit le Jubaland, zone frontalière du Kenya et de l’Ethiopie. Mis sur pied en 2004, le Gouvernement fédéral transitoire (GFT) n’arrive pas à rétablir la stabilité dans le Sud et, de surcroît, il est confronté à l’insurrection des islamistes des shebab. Entre 2004 et 2006, ce groupe se rapproche de l’Union des tribunaux islamiques (UTI). Après l’intervention éthiopienne contre cette dernière, en décembre 2006, les shebab deviennent un véritable groupe, à idéologie et à organisation propres.
Son objectif : contraindre les troupes étrangères à se retirer du pays, renverser le GFT et imposer un régime islamiste.
Chassés de Mogadiscio en 2011, ils perdent ensuite l’essentiel de leurs bastions, mais continuent à mener des opérations de guérilla et des attentats-suicide contre des objectifs sécuritaires ou civils, malgré la présence militaire occidentale et de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom).