Le départ de Abou El Fadhl Baadji exigé
● Des membres du bureau politique et du comité central du FLN se révoltent contre le secrétaire général du parti, Abou El Fadhl Baadji ● Organisés en coordination, ces cadres du parti réclament son départ et oeuvrent pour la tenue d’une session ordinaire
Le Front de libération nationale (FLN) est une nouvelle fois secoué par une crise interne. A moins d’une année après sa désignation à la tête de l’ex-parti unique, Abou El Fadhl Baadji est fortement contesté. Ses adversaires du bureau politique et du comité central réclament son départ et demandent la tenue d’une session ordinaire du CC. Plusieurs actions de protestation sont prévues dans les prochains jours, et ce, avant le dépôt d’une demande d’autorisation auprès du ministère de l’Intérieur pour la tenue d’une session ordinaire du comité central du parti et l’installation de la commission de préparation du congrès du FLN afin d’élire un nouveau secrétaire général.
Les contestataires ne chôment pas. Ils enchaînent depuis quelques jours les rencontres et veulent en urgence récupérer le FLN qu’ils considèrent avoir été dévié de sa trajectoire initiale. Une première réunion s’est tenue en ce début de semaine en présence de 119 personnes, entre autres, des militants, des mouhafedhs, des chefs de kasma, des membres du bureau politique et du comité central du parti. Tous les participants à cette réunion accusent le secrétaire général de vouloir «déstabiliser» le parti et «servir des agendas extérieurs». Ils lui reprochent des décisions liées à la restructuration des instances internes et d’avoir enfreint le règlement intérieur. «Le marasme est profond, la liste des mécontents ne cesse de s’allonger. Les deux tiers du comité central sont contre la politique d’El Baadji, ce qui nous permet de demander une autorisation pour la tenue du congrès», insiste Tahar Kais, membre du comité central. Une pétition a été signée dans ce sens par l’ensemble des participants à ce conclave, approuvant le principe d’aller vers un congrès national extraordinaire afin de réhabiliter le parti en l’attribuant à ses vrais enfants, et, partant, lui rendre, disent-ils, sa place originelle sur l’échiquier politique national. Ce qui a envenimé la situation est surtout la maigre moisson récoltée par le parti lors du scrutin du 12 juin dernier. Les opposants à El Baadji qualifient les résultats des législatives de «catastrophiques». «Le parti a régressé. Nous avons récolté autant de sièges que les indépendants, ce qui n’est pas normal pour un parti comme le FLN. Le secrétaire général prend des décisions unilatérales. Il est temps de mettre fin à la tutelle exercée par ce personnage illégitime», assène Yessad Mohamed, un autre membre du comité central et chef de file de ce mouvement de contestation et du bureau de coordination provisoire. Pour M. Yessad, le parti n’a pas eu de siège dans au moins 21 wilayas. Ce qui est, pour lui et le groupe des contestataires, un fait grave : «Le FLN a perdu bêtement plusieurs sièges. Il est clair que le secrétaire général oeuvre dans le sens de vider le FLN de ses véritables militants pour les remplacer par des noms indésirables qui ne représentent nullement la base», insiste M.Yessad, précisant que beaucoup de militants se sont vu obligés de se porter candidats sur des listes indépendantes. Par ailleurs, du côté de la direction, un proche d’El Baadji se dit déçu par l’attitude de ces cadres du parti !