Alerte maximale dans les hôpitaux
● La cause de la survenue de la 3e vague est le relâchement inexpliqué de la population en matière de respect des mesures barrières et la multiplication des foyers de contamination avec la tenue de nombreux rassemblements à haut risque.
Les mises en garde des spécialistes quant à la survenue d’une troisième vague de contamination à la Covid-19, coïncidant avec l’été, se sont confirmées ces dernières semaines à Constantine, avec les chiffres qui montrent une hausse inquiétante des cas de contamination, notamment chez les personnes atteintes de maladies chroniques et celles souffrant de difficultés respiratoires. La cause en est le relâchement inexpliqué de la population en matière de respect des mesures barrières et la multiplication des foyers de contamination avec la tenue de nombreux rassemblements à haut risque, notamment les fêtes de mariage et les enterrements. Des médecins interrogés affirment que les cas de personnes souffrant de détresse respiratoire qui arrivent au dernier stade sont en nette augmentation en cette phase marquée par l’apparition de variants plus virulents de la Covid-19. Dans cette situation, la wilaya de Constantine demeure parmi les plus touchées. «Contrairement aux premiers mois de l’année, durant lesquels il y a eu une certaine accalmie, nous avons enregistré durant le mois de juin de nombreuses consultations pour des problèmes respiratoires dus à la Covid-19, dont certaines ont nécessité des hospitalisations. Nous avons déjà prévenu contre ce relâchement inquiétant de la population, notamment dans les lieux publics, comme les marchés et les cafés, et avons réclamé des mesures strictes de la part des autorités ; mais finalement nos mises en garde se sont confirmées et on risque d’aller vers une vague aussi importante durant l’été», nous a affirmé un médecin spécialiste des maladies respiratoires. Dans cette situation, les familles des malades ont des difficultés à trouver un lit dans un établissement hospitalier face à la forte tension subie par les structures dédiées aux malades atteints de la Covid-19.
Dans un entretien accordé à El Watan, le Dr Mohamed Yacine Amine Khodja, coordinateur du centre Covid-19 à l’hôpital Hafidh Boudjemaâ de la cité El Bir, à Constantine, parle d’une situation alarmante. «Nous recevons beaucoup de cas qui sont désaturés, parce qu’ils viennent toujours un peu tardivement. Cette situation est due à plusieurs facteurs, principalement à la mauvaise information, ou à la mauvaise prise en charge dans certaines structures de santé», a-t-il indiqué. «Certains cas présentant des symptômes de la Covid-19 ne prennent pas les choses au sérieux et recourent à l’automédication, ce qui est très grave et risque de provoquer des complications. C’est cette automédication qui peut causer des insuffisances respiratoires. Ces personnes doivent savoir qu’il faut se rapprocher des polycliniques pour les consultations ; c’est très important, car ceci permettra de les orienter vers les centres Covid pour les prendre en charge», soutient le Dr Amine Khodja.
LES RISQUES DE L’AUTOMÉDICATION
Le fait nouveau est le nombre important des cas Covid enregistrés parmi les jeunes, dont certains sont décédés. Ce qui a poussé les spécialistes à insister sur la nécessité de se faire vacciner, car c’est l’unique moyen de se prémunir contre cette maladie et éviter sa propagation. «Si les gens se font vacciner, même les rechutes et leurs conséquences seront minimes. C’est pourquoi nous demandons aux gens de se faire vacciner tant que les doses sont disponibles. Nous insistons toujours sur le fait que depuis le début de la campagne de vaccination, nous n’avons enregistré aucun cas grave. Les gens doivent être conscients pour protéger leurs familles», poursuit-il. «Cette inconscience du danger est due également au manque de vérité exprimée par les autorités, au début de la pandémie, lorsqu’on annonçait des chiffres erronés des cas contaminés et en négligeant les prélèvements des laboratoires privés pour des tests PCR et antigéniques. Je préfère être alarmiste et faire peur aux gens que laisser cette tolérance fatale. Je me demande où sont les autorités dans tout cela. Il faut voir les magasins et les transports publics. Il y a un manque flagrant de rigueur des responsables», a conclu le Dr Amine Khodja.