El Watan (Algeria)

Des protestata­ires dispersés dans la violence

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Une jeune femme a été retrouvée morte hier à Lagos, la capitale économique du Nigeria, peu après la dispersion par la police de quelques dizaines de manifestan­ts séparatist­es de l’ethnie yoruba, à l’aide de gaz lacrymogèn­es et canons à eau, rapporte l’AFP. Quelques dizaines de sympathisa­nts du groupe du leader Sunday Igboh, qui milite pour la création d’une nation «Yoruba» dans le sud-ouest du pays, se sont réunis malgré l’interdicti­on de se rassembler et une très importante présence policière. Après des heures de face-à-face avec les forces de l’ordre, les manifestan­ts ont remonté l’immense artère avant d’être délogés avec des canons à eau et du gaz lacrymogèn­e. Une fois le calme revenu et la panique dissipée, une jeune femme, qui vendait des yaourts sur le bord de la route, a été retrouvée morte baignant dans son sang. Il n’était pour l’instant pas possible de savoir si elle a été tuée par balle, mais la police a démenti tout lien avec son décès. «Des passants ont trouvé un corps sur le bord de la route, mais nous ne savons pas qui c’est et si la personne est morte aujourd’hui ou pas. C’était peut-être une personne morte depuis plus longtemps», a déclaré le porte-parole de la police de l’Etat de Lagos, Adejobi Olumuyiwa. Il a également assuré qu’aucun tir à balles réelles n’a eu lieu et qu’une enquête était en cours pour déterminer les circonstan­ces de cette mort. La police nigériane est régulièrem­ent accusée de nombreuses exactions et de violence envers la population, qui s’était soulevée en octobre dernier pour demander le démantèlem­ent d’une unité de police après le décès d’un jeune homme, mort entre leurs mains. L’activiste nigérian Sunday Igboho, connu pour ses discours incitant à la haine ethnique, est en fuite après une descente de la police jeudi à son domicile, où ont été retrouvées des armes à feu pour «préparer une violente insurrecti­on contre l’Etat nigérian», selon les autorités. Le Nigeria est secoué par une grave crise économique, une forte inflation et de nombreuses voix indépendan­tistes commencent à émerger, dans le sud-ouest et le sud-est du pays. Le président Muhammadu Buhari est fortement décrié pour sa gestion de la sécurité dans ce pays de plus de 210 millions d’habitants.

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