Ça «Queen» au TNA
La soirée de clôture du 21e Festival européen – s’étant déroulé du 24 juin au 4 juillet 2021 au Théâtre national algérien – a offert un bouquet final juvénile et festif. La fine fleur de la scène musicale actuelle s’est regroupée autour du thème «L’Algéri
Pour cette édition inédite, de retour après une trêve forcée d’une année due à la crise sanitaire et la difficulté des connexions aériennes et par conséquent l’absence des artistes des Etats membres de l’Union européenne, l’idée était que des chanteurs et groupes soient exclusivement algériens issus de divers horizons musicaux se produisant au TNA. Et ce, chaque soir, sous la bannière et le parrainage d’un pays de l’UE. Et la soirée de clôture était différente, puisque placée sous les auspices de l’Union européenne, donc de tous les Etats membres. Car pour la première fois, ce fut une «Union», une sacrée union de tous ces jeunes talents, pour un concert exceptionnel. Amina Mekkaoui (basse et chant), Linda Slaim (kanoun), Anis Bourahla (chant), Jbaliqs (Wassim Belarbi, violon, derbouka), Abdel Brahim (chant, piano), Fares Bengharbi (guitare électrique), Koussaila Adjrad (mandoline, saxophone), Lyes Aït Kaci (percussions), Sofiane Frendi (batterie), Samy Rabhi (claviers)... Soit dix chanteurs et instrumentistes se relayant.
«L’HYMNE À LA JOIE»
Au menu du programme figuraient les reprises Hassabni Oua khoud Krak du maître du chaâbi Dahmane El Harrachi, Ghoumari, Historia de Un Amor (Histoire d’un amour), un boléro du panaméen Carlos Eleta Almarán, We Will Rock You du groupe britannique Queen (Brixit), Ghomari, L’Hymne à la joie de Beethoven, Bésame mucho (Embrasse-moi beaucoup) – interprétée par le chanteur d’opéra Abdel Brahim – de la pianiste mexicaine Consuelo Velázquez d’après une aria d’Enrique Granados, un autre boléro, O sole mio (Mon soleil, en napolitain), une d’amour napolitaine qui séduira le King du rock’n’roll, Elvis Presley l’ayant revisitée avec le titre It’s Now or Never (1960), même le regretté Rachid Taha la reprendra en duo avec la chanteuse Jeanne Added sur son album Zoom produit par Justin Adams (2013). Ainsi que Sobri Sobri, Leila Mbata Barra, des titres originaux d’Anis Bourahla, une suite arabo-andalouse, instrumentale intitulée Khalouta, Pi, 3, 14, une valse napolitano-slave-andalouse-berouali, des interludes hard rock joués par le guitariste Fares Bengharabi s’inspirant d’Eddy Van Halen et Motörhead. Un florilège chantant l’Europe en français, arabe, italien et espagnol.
ELLY AND THE KIWIS, FRUIT DE LA PASSION
La première partie du concert final fut une belle performance du duo Fayçal Belattar, auteur, conteur et musicien, à la kora (la harpe africaine) et Ludmila Slaim au kanoun (la cithare orientale), ayant accompagné ce festival. Ce troubadour, Fayçal Belattar, originaire de Constantine, a conté des histoires aux valeurs humaines : «Je fais partie de la nouvelle génération du renouveau de l’oralité. Je ne suis pas artiste. Je suis témoin de ce qui se passe dans le milieu ambiant actuel…». Suivi d’Elly and The Kiwis, une formation qui vient de voir le jour récemment, issus de la nouvelle vague musicale, composée d’Elisa Campo, une Italienne, la seule Européenne – vivant en Algérie – de la soirée à se produire lors du Festival européen, Rafik (batterie), Merouane Elkamal (guitare), Raouf Meguenni (basse), Medi Elkamal (claviers) et Yanis Guessoum (saxophone). Elisa Campo possède une voix moelleuse et jazzy dont le modèle est inévitablement Amy Whinehouse. Elle et son groupe interpréteront Unprovoked, Automn Leaves (Les feuilles mortes), Y’a Babor Nar, en arabe dialectal s’il vous plaît. Ainsi qu’une reprise de Crazy de Gnarls Barkley.
«TOUTE LA DIVERSITÉ CULTURELLE, C’EST UNE FIERTÉ…»
Le maestro Amine Kouider, fondateur et DG de AK Académie internationale de musique et de danse, la toute première du genre car privée, ambassadeur de bonne volonté, de la paix pour l’Unesco, oeuvrant pour le dialogue interculturel, a participé activement au Festival européen, à titre de chef d’orchestre dirigeant l’orchestre de l’Académie internationale de musique et de directeur artistique de la 21e édition du Festival européen nous dira : «Oeuvrant pour le dialogue des cultures et en tant qu’ambassadeur de paix auprès de l’Unesco, je trouve ce festival très beau. ‘‘L’Algérie qui chante l’Europe’’ est représentatif de la richesse et la diversité culturelle de l’Algérie. Ces artistes représentent le monde culturel, professionnel et de la musique. Ils ont interprété des chansons issues du répertoire européen de leur choix. Tout en introduisant leur touche algérienne, variée et diverse… Ce fut un un bel échange. Cet événement, le Festival européen, est une occasion pour privilégier et consolider le dialogue pluridisciplinaire et la diversité dans le cadre de l’échange culturel entre l’Union européenne et l’Algérie. Sans nul doute, le Festival européen est concurrentiel et un soutien au monde artistique éprouvé par la pandémie de la Covid-19. C’est aussi un rendez-vous important entrant dans le cadre du dialogue culturel dans toute sa diversité… En effet, le thème de cette 21e édition du Festival européen ‘‘L’Algérie chante l’Europe’’ est une confirmation de l’Algérie ayant toujours été investie dans l’espace euro-méditerranéen, et ce, à travers ses participations culturelles et créations méritant toute considération et intérêt… Je suis heureux de voir l’inclusion de tous les genres musicaux dont l’Algérie est fière de figurer au programme de cette édition. On trouve le raï, le folklore, le kabyle, la musique classique… Toute la diversité culturelle. C’est une fierté…» Et comme le chante si bien le groupe Europe, des Suédois : Final Countdown (Compte à rebours) : We’re leaving together/ But still it’s farewell/And maybe we’ll come back/(Nous partons ensemble/Mais ça ne reste toujours que des adieux/Et peut-être que nous reviendrons…).