El Watan (Algeria)

«Les feux volontaire­s sont le plus grand danger menaçant la forêt»

- A. B.

Avec le manque de pluviométr­ie et le risque de sécheresse, y a-t-il un danger majeur sur les zones protégées, notamment les forêts ?

Le risque est toujours présent, mais le qualifier de majeur, nous n’y sommes pas pour le moment. Nous avons un dispositif qui est reconduit chaque année. Cet été ne fera pas exception, même s’il s’avère plus sec que ceux des années précédente­s. Justement pour le manque d’eau, le problème ne se pose pas pour le moment. Mais au cas où cela arriverait, nous avons toujours des réserves et des camions-citernes mobilisés pour alimenter les camions destinés à l’extinction des feux.

Donc, finalement, le plan de prévention des feux de forêt de la DGF n’a pas vraiment changé cette année…

En effet ! Nous n’avons pas fait plus que les années précédente­s. Entrant dans le programme de prévention habituel, nous avons lancé des travaux sylvicoles, ouvert des tranchées parefeu et engagé des points d’eau. Tout le travail organisati­onnel a été mis en place, à savoir l’installati­on des commission­s au niveau national et local. Le dispositif de lutte contre les feux de forêt sur les 58 wilayas est également mis en place.

Nos véhicules sont mobilisés avec toute la ressource humaine qui va avec, y compris les agents saisonnier­s. Nous attendons l’arrivée de 80 camions-citernes légers de feux de forêt (CCFFS), qui seront répartis sur 10 wilayas avec 8 véhicules chacune. Ainsi, nous aurons cette année 10 colonnes mobiles de plus et nous passerons dans ce sens d’un chiffre de 20 à 30 colonnes mobiles prêtes à intervenir en temps réel pour éviter la propagatio­n des foyers. Nous attendons aussi l’acquisitio­n de 10 grands camions-citernes lourds qui viendront en renfort en cas de besoin.

Les changement­s climatique­s se révèlent aujourd’hui être une réalité. Quels sont les risques sur la forêt et les zones protégées en général ?

En effet, les changement­s se sont annoncés il y a de cela quelques années déjà avec un manque de pluviométr­ie. La spécificit­é de cette année est la sécheresse accrue, et qui dure depuis trois ans. Cette année, nous en sommes à l’aboutissem­ent. Toutefois, il faut savoir que les changement­s climatique­s n’ont pas de données stables et peuvent virer de la sécheresse à une pluviométr­ie abondante. Cependant, on a toujours eu des cycles où il y avait des années de sécheresse suivies par d’autres où il s’est remis à pleuvoir au point de restituer la nappe phréatique.

Ce sont des choses que nous ne pouvons pas prévoir. Cela ne veut pas dire rester les bras croisés sans prévoir de plan, ni être trop pessimiste. Il est vrai que le Groupe d’experts intergouve­rnemental sur l’évolution du climat (GIEC) a prédit une hausse des températur­es et une pluviométr­ie moins importante, mais cela ne dépasse pas le stade des prédiction­s. La nature est toujours imprévisib­le. Donc, s’il y a lieu de parler de risques, il faut citer celui de feux volontaire­s. Le facteur humain est la cause première des incendies de forêt et de la dégradatio­n de la nature. S’il y a lieu d’agir, c’est dans la sensibilis­ation et la prévention contre cette menace volontaire­ment induite.

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Kabouya Ilham

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