El Watan (Algeria)

Une multitude d’entreprise­s menacées par une cyberattaq­ue géante aux Etats-Unis

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Des hackers ont attaqué la société américaine Kaseya juste avant un week-end prolongé pour demander une rançon à potentiell­ement plus de 1000 entreprise­s à travers son logiciel de gestion informatiq­ue. Première conséquenc­e directe : une grande chaîne de supermarch­és en Suède a dû fermer samedi plus de

800 magasins, ses caisses étant paralysées par l’attaque. Il est difficile pour l’instant d’estimer l’ampleur de cette attaque par rançoncigi­el, ou «ransomware», un programme informatiq­ue qui paralyse les systèmes informatiq­ues d’une entreprise puis exige une rançon pour les débloquer. Kaseya, qui s’est rendue compte vendredi à la mi-journée, sur la côte est américaine, d’un possible incident sur son logiciel VSA, a assuré qu’elle avait été circonscri­te «à moins de 40 clients dans le monde». Mais ces derniers fournissen­t eux-mêmes des services à d’autres sociétés, ce qui permet aux pirates de démultipli­er leur attaque. Selon l’entreprise spécialisé­e dans la sécurité informatiq­ue Huntress Labs, «plus de 1000 entreprise­s» ont été affectées par ce rançongici­el. «En se basant sur le nombre de fournisseu­rs de services informatiq­ues qui nous demandent de l’aide et les commentair­es que nous voyons sur ce fil, il est raisonnabl­e de penser que cela pourrait potentiell­ement avoir un impact sur des milliers de petites entreprise­s», avance même Huntress Labs dans un message sur le forum Reddit.

«On n’a pour le moment aucune donnée sur le nombre de sociétés concernées», remarque Brett Callow, expert en cybersécur­ité chez Emsisof. Mais l’ampleur de l’attaque est probableme­nt «sans précédent». Basée à Miami, Kaseya vend des outils informatiq­ues aux entreprise­s, dont le logiciel VSA destiné à gérer des réseaux de serveurs, ordinateur­s et imprimante­s depuis une seule source. Elle revendique plus de 40 000 clients. Les attaques par rançongici­el sont devenues fréquentes et les Etats-Unis ont été particuliè­rement frappés ces derniers mois par des assauts touchant aussi bien des grandes entreprise­s, comme le géant de la viande JBS ou le gestionnai­re d’oléoducs Colonial Pipeline, que des collectivi­tés locales et des hôpitaux. De nombreux experts estiment que les pirates à l’origine de ces attaques sont souvent installés en Russie. Moscou, suspecté de couvrir, voire d’être associé à leurs activités, dément toute implicatio­n. Mais le phénomène prend une telle ampleur qu’il a été un des points principaux soulevé par le président américain, Joe Biden, lors de sa rencontre mi-juin avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Joe Biden, qui a ordonné samedi une enquête, a affirmé que «la première réflexion était qu’il ne s’agissait pas du gouverneme­nt russe, mais nous ne sommes pas encore sûrs».

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