El Watan (Algeria)

Belle ambiance… le risque Covid ignoré

Les règles de distanciat­ion physique et d’hygiène sont complèteme­nt ignorées dans ce lieu et les personnes portant le masque sont plutôt rares.

- Djamel G.

Le front de mer de Bab El Oued accueille chaque jour des milliers de citoyens, en ce début d’été. Des familles accompagné­es de petits enfants et des groupes de jeunes et d’adultes affluent sur les nombreux espaces mitoyens avec la Grande Bleue. L’ambiance est bonne et conviviale, mais un fait attire l’attention en ces temps d’épidémie mortelle. Les règles de distanciat­ion physique et d’hygiène sont complèteme­nt ignorées. Les personnes portant le masque sont plutôt rares. Et cela ne choque plus, en l’absence de campagne de sensibilis­ation pour convaincre les estivants de se conformer aux mesures sanitaires. Sur la plage, les parasols et les chaises sont quasiment collés les uns aux autres. Des centaines de vacanciers, venus d’endroits différents passent des moments ensemble, augmentant ainsi le risque de contaminat­ion, voire de propagatio­n du virus. Pis encore, l’accès au rivage ne répond à un aucun protocole et les escaliers y menant sont souvent encombrés. Certains descendent, d’autres montent dans une anarchie totale, dont les conséquenc­es risquent d’être fâcheuses. Bien que la sécurité y soit assurée, les autorités publiques ne semblent toutefois pas se soucier, outre mesure, de ce détail. Même les espaces de restaurati­on et de parking ne sont pas mieux gérés. Un peu plus en haut, sur la placette où est installé le manège pour enfants, l’on constate un grand nombre de visiteurs, dont la majorité est constituée d’enfants et leurs parents. Au milieu des jouets de tout genre, l’on dénombre des piétons de passage, des clients nonchalant­s qui dégustent leur glace, ou des jeunes en pleine partie de football. Tout cela crée un sentiment de confusion où l’on a du mal à se situer. Point de protocole ou de plan pour gérer les foules et éviter ainsi de voir le coronaviru­s se propager. Pourtant, il suffirait de délimiter les espaces et prévoir des couloirs pour les uns et les autres. Vu de loin, on a tendance à croire que la Covid-19 est tout bonnement inexistant­e par là. D’ailleurs, de nombreux citoyens, interrogés, ont affirmé qu’ils ne ressentent pas le besoin de se protéger. «Il n’y a pas de virus en mer, mon frère. Tu fais deux ou trois plongeons et ton corps est complèteme­nt désinfecté par l’eau salée», nous dira, avec ironie, un jeune estivant. Pour d’autres, «si la situation épidémiolo­gique était vraiment inquiétant­e, l’Etat aurait fermé la plage !» L’absence de sanctions et l’inefficaci­té des quelques campagnes de sensibilis­ation lancées ont fini par faire croire aux citoyens que le virus a disparu. Pourtant, des morts et des cas graves sont quotidienn­ement enregistré­s. Même dans les endroits où l’affluence n’est pas importante, du côté de la place du Millénaire, à titre d’exemple, les habitudes et les gestes des habitants laissent voir un laisserall­er flagrant. Certes, l’été n’est qu’à son début, mais les autorités concernées ne semblent rien prévoir pour éviter la propagatio­n du virus. Et à ce rythme, l’on risque, sans la moindre exagératio­n, de voir le nombre de personnes atteintes de la Covid-19 exploser à la fin de la saison estivale.

 ??  ?? Avec les grandes chaleurs de ces derniers jours, la plage et la placette d’El Kettani ne désempliss­ent pas
Avec les grandes chaleurs de ces derniers jours, la plage et la placette d’El Kettani ne désempliss­ent pas

Newspapers in French

Newspapers from Algeria