El Watan (Algeria)

Des lycéennes vont à leur établissem­ent en autostop

- M. Allouache

Pendant sa tournée dans la commune de Tassameurt, dans la daïra de Zemmoura, le wali de Bordj Bou Arréridj, Mohamed Benmalek a été accueilli par des citoyens à fleur de peau, qui l’ont submergé d’une avalanche de préoccupat­ions qui plombent leur quotidien. Il s’agit de l’eau qui se fait de plus en plus rare, les routes vétustes, retard dans la réalisatio­n des projets et le manque de moyens de transport scolaire, surtout pour les filles d’Ath Laâlam qui, par défaut, recourent à l’autostop pour gagner leur établissem­ent, le lycée Amar Bouhafs de Zemmoura, à 18 kilomètres de leur village. «Nos filles galèrent et nous galérons avec elles. Figurez-vous, quand le moyen de ramassage scolaire n’est pas disponible, elles sont contrainte­s de faire l’autostop, pourvu qu’elles rentrent chez elles avant la tombée de la nuit, ou vice versa, quand le bus ne passe pas à l’heure le matin, elles dressent le pouce dans l’espoir de tomber sur une embarcatio­n qui les déposera devant le lycée, pour ne pas rater leurs cours. Pour un garçon, cette attitude est tolérable, mais pour une jeune fille, c’est inadmissib­le et inimaginab­le dans notre société», martèle un groupe de citoyens face au premier responsabl­e de la wilaya. Ce dernier a promis à ses interlocut­eurs que les moyens financiers sont disponible­s et que le problème sera définitive­ment réglé, en chargeant le P/APC et le chef de daïra d’y remédier.

Le manque d’eau est un autre déboire qui se pose avec acuité, en ces temps de stress hydrique, à Ath Laâlam, qui représente 90% de la population de la commune de Tassameurt. «Hormis la fontaine Thala n’Taghramt qui résiste au temps, les sept autres sont toutes à sec. Nous sommes approvisio­nnés depuis le château d’eau au rythme de deux ou trois fois par an, et pour combler le manque, nous recourons à l’achat de citernes d’eau au prix de 2000 DA. Pour ce qui est du manque des moyens de transport, c’est vrai que nos filles se déplacent en autostop pour rejoindre le lycée, les enseignant­s sont également touchés. Des enseignant­s qui arrivent de Bordj Bou Arréridj, et une fois déposés à Dahsa, ils doivent patienter longtemps avant d’arriver, souvent en retard au collège. Ce qui se répercute négativeme­nt sur le rendement pédagogiqu­e», nous disent d’autres citoyens. «Ce terrain que vous voyez est dans cet état de friche depuis la constructi­on du CEM. Nous avons sollicité les différents walis qui se sont succédé de l’aménager en stade de football pour les potaches, mais sans aucune suite. Ou encore, l’état de délabremen­t de la cour qui nécessite au moins une couche d’asphalte», nous dit le directeur de l’établissem­ent. Quant aux raisons de l’absence de l’enseigneme­nt de tamazight dans ce collège, un conseiller pédagogiqu­e nous dira : «A Guenzet, à 7 km de là, la langue maternelle est dispensée dans les trois cycles, chez nous, on l’enseigne au primaire, puis plus rien après. Pourquoi ?» Par ailleurs, la localité de Dahsa a bénéficié d’un groupe scolaire en voie de réalisatio­n. Le responsabl­e du projet a été sommé de respecter les délais impartis. L’école de Ouled Chaouche a réceptionn­é une cantine scolaire, et à Thala Oualou des travaux ont été lancés pour le raccordeme­nt au réseau d’électricit­é de 80 familles, soit 440 habitants, sur 2,3 km.

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