El Watan (Algeria)

LE CONSEIL D’ÉTAT ROUVRE L’ACCÈS AUX ARCHIVES

- W. M.

Le Conseil d’Etat s’est prononcé vendredi dernier sur la question des archives déclassifi­ées. Rien ne s’oppose à les mettre à dispositio­n des historiens si la période de non-communicat­ion est close. L’instance

judiciaire souligne dans un communiqué que «depuis 2011, le Gouverneme­nt a imposé une procédure de déclassifi­cation avant de pouvoir accéder aux archives ‘‘secret-défense’’. Estimant que cette procédure retarde ou empêche l’accès à ces documents, des archiviste­s et des historiens ont demandé son annulation au Conseil d’État ». La juridictio­n observe

que selon la loi, «ces archives sont communicab­les de plein droit dès l’expiration d’un délai de 50 ou 100 ans».

C’est pourquoi le Conseil d’Etat «annule aujourd’hui cette procédure de déclassifi­cation préalable car elle est contraire à la loi actuelleme­nt en vigueur (un projet de loi réformant l’accès aux archives intéressan­t la défense nationale est actuelleme­nt en cours de discussion au Parlement, soit le projet de loi relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignem­ent)». Le Premier ministre a exigé, par un arrêté de 2011 puis par un second arrêté de novembre 2020, que chaque archive « secret-défense » fasse l’objet d’une procédure de déclassifi­cation avant d’être communiqué­e aux personnes qui en font la demande après expiration des délais prévus par la loi. Plusieurs archiviste­s, historiens et leurs associatio­ns ont contesté cette procédure préalable devant le Conseil d’État, estimant qu’ «elle retarde ou empêche l’accès

effectif aux archives» et qu’ «elle est contraire à la loi».

La loi de refonte du régime de communicat­ion des archives publiques de 2008 impose en effet des délais d’accès de 50 ans pour les documents dont la communicat­ion porterait atteinte au secret de la défense nationale, voire 100 ans pour ceux dont la communicat­ion est en outre de nature à porter atteinte à la sécurité d’individus nommés ou pouvant être facilement identifiés. Le Conseil d’État rappelle que « les archives classifiée­s sont communicab­les de plein droit, conforméme­nt à la loi actuelle, à l’expiration de ces délais ». En conséquenc­e, «le Premier ministre ne peut conditionn­er l’accès à ces archives à une procédure de déclassifi­cation préalable ». Pour cette raison, le Conseil d’État annule cette procédure prévue par l’arrêté du 13 novembre 2020 du Premier ministre.

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