Un «indépendant» à la tête de l’APN ?
● Ce poste de prestige, puisque venant au troisième rang dans la hiérarchie de l’Etat après ceux du président de la République et du Conseil de la nation, attise les convoitises des partis politiques qui siégeront au cours de cette 9e législature.
Qui sera le troisième homme de l’Etat ? Serait-il issu des indépendants ? La bataille autour de la présidence de l’Assemblée populaire nationale (APN) fait rage. Ce poste de prestige, puisque venant au troisième rang dans la hiérarchie de l’Etat après celui de président de la République et du Conseil de la nation, attise les convoitises des partis politiques qui siégeront au cours de cette 9e législature. La Constitution algérienne fixe le début de la législature de la Chambre basse du Parlement «de plein droit» au 15e jour suivant la date de proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel.
Donc, c’est demain que sera installée la nouvelle Assemblée, et les 407 députés élus le 12 juin dernier se retrouveront ensemble pour leur première plénière qui sera présidée par leur doyen, qui n’est autre que Abdelwahab Aït Menguellet, élu indépendant dans la wilaya de Tizi Ouzou, lequel sera assisté par les deux plus jeunes députés. En plus de la validation de leurs mandats, les nouveaux locataires de l’hémicycle Zighout Youcef devront élire leur président. Pour l’heure, aucun parti ne peut se targuer d’être «détenteur» de ce poste, y compris le FLN qui, après proclamation des résultats du scrutin, arrive en tête avec 98 sièges. Le secrétaire général de ce parti, Abou El Fadhl Baadji, tiendra aujourd’hui une réunion avec les nouveaux députés de sa formation pour discuter, entre autres, de cette question et celle des postes qu’offrent les diverses structures de l’APN. Selon nos sources, le FLN aurait renoncé, pour de multiples raisons, à présenter un candidat au poste de président de l’APN, emboîtant ainsi le pas au RND qui a fait le choix de ne pas présenter son propre candidat. Dans les coulisses de l’Assemblée, l’on parle d’un consensus autour d’un candidat issu des indépendants et dont l’identité n’a pas été dévoilée.
QUID DES 46 POSTES DE L’APN ?
Le FLN et le RND auraient déjà donné leur quitus pour que la présidence de l’APN soit assurée par un député des indépendants ! Qu’en est-il alors du MSP, d’El Bina et du Front El Moustakbal ? Le parti présidé par Belaïd Abdelaziz veut opérer un forcing pour s’emparer de la présidence de l’Assemblée. Avec 48 députés qui le placent à la cinquième position derrière le FLN, les indépendants, le MSP et le RND, le parti a des ambitions politiques et veut à tout prix s’approprier ce rang. C’est, d’ailleurs, dans cette perspective qu’il faudrait inscrire ses dernières rencontres avec les présidents du MSP et du mouvement El Bina. Le parti El Moustakbal a même désigné le nouveau député et membre de la direction nationale du Front Fateh Boutouig, comme candidat à ce poste. Pour le moment, ce constitutionnaliste, originaire de M’sila, n’a qu’un seul concurrent déclaré en la personne d’Ahmed Sadouk du MSP, de la wilaya de Chlef. Abderrazak Makri, patron du MSP, qui refuse de faire partie du gouvernement, veut toutefois, être à la tête de l’institution parlementaire. Il a annoncé que son parti se porte candidat à la présidence de l’APN, au lendemain de la confirmation des résultats des législatives par le Conseil constitutionnel. Beaucoup d’observateurs estiment que ces partis n’ont aucune chance pour prétendre diriger la Chambre basse du Parlement et que le pouvoir a misé sur un indépendant. Avec 78 sièges, les indépendants sont la deuxième «force politique», une première dans les annales du Parlement algérien. Dans une démarche collective et quasi unanime, les indépendants ont annoncé leur soutien au programme du chef de l’Etat. Notons qu’après la bataille de la présidence et avant même leur installation, les députés se livrent à une autre bataille pour s’emparer des 46 postes qu’offrent les différentes structures de l’APN.