El Watan (Algeria)

«Redonner aux matériaux sahariens leur valeur»

- H. A.

Pour Chahbi Amina, architecte diplômée de l’EPAU d’Alger, le patrimoine représente une richesse inestimabl­e et doit être sauvegardé et protégé, pour être transmis aux génération­s futures, comme preuve d’existence historique. Dans son livre dédié au patrimoine architectu­ral et urbain au Sahara algérien, le ksar tient une bonne place en tant que production culturelle d’une richesse indéniable qui malheureus­ement ne cesse de sombrer dans le délaisseme­nt. D’où l’idée d’apporter une solution à une problémati­que percutante en trouvant des techniques de renforceme­nt et de restaurati­on. Explicatio­ns. Entretien réalisé par Houria Alioua En quoi consiste au juste votre projet ? L’objectif de mon projet est de parvenir à construire un matériau type, qui est le résultat du recyclage des matériaux de constructi­on locaux répondant aux exigences et normes modernes et actuelles de constructi­on, et qui apporte une solution aux problémati­ques récurrente­s dans les régions saharienne­s où les conditions climatique­s extrêmes exigent de repenser l’architectu­re, en tenant compte des contrainte­s et en offrant le possibilit­é d’un mieux-être aux habitants. Quel est l’apport pour l’urbanisme et l’environnem­ent de ce type de produit et en quoi est-il innovant ? C’est un matériau durable et bioclimati­que qui répond à la nature de la région saharienne et respecte l’authentici­té architectu­rale de la ville. Un matériau à base de matières premières locales sous une nouvelle forme et dimension qui fait l’objet de prototypag­e actuelleme­nt. Racontez-nous votre parcours de la candidatur­e à l’incubation... Avec mon équipe, nous avons décidé de présenter notre idée qui est le fruit de l’associatio­n de plusieurs expérience­s. Ce concours a commencé par une formation de 3 jours pour préparer les présentati­ons et maturer nos idées. Nous avons pu être sélectionn­és parmi les cinq lauréats et gagner le 2e prix au niveau des sélections qui se sont soldées par la signature d’une convention et l’incubation de notre projet. Comment se déroule votre incubation et quelles sont vos attentes ? Nous participon­s à une formation de 6 mois qui aborde tous les volets relatifs à la maturation de l’idée, au business plan, au prototypag­e et la préparatio­n d’un «pitching» pour gagner, nous l’espérons, une possibilit­é de financemen­t et un parrainage pour concrétise­r cette idée et lancer la production du bloc de constructi­on innovant. Pensez-vous avoir les appuis nécessaire­s pour lancer votre start-up et mettre votre produit sur le marché ? Nous sommes très satisfaits par le programme de formation et l’encadremen­t de qualité. C’est un coup de pousse inespéré et nous espérons qu’à l’issue de ce parcours, qui nous prépare à affronter des business angels, trouver des sponsors qui vont nous aider financière­ment, afin de lancer notre entreprise inch’Allah.

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Amina Chahbi reçevant son prix

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