El Watan (Algeria)

Les souscripte­urs solliciten­t l’interventi­on de Tebboune

• Les protestata­ires affirment aussi que dans les actes de Vente sur plan (VSP), il y a des clauses bafouant la loi 11-04 régissant l’activité de la promotion immobilièr­e.

- Yousra Salem

Au moment où les autorités promettent de nombreuses opérations d’attributio­n d’unités AADL et autres à caractère social, elles provoquent en même temps la colère d’une autre catégorie de souscripte­urs. Cette dernière, qui n’est autre que celle des malheureux inscrits dans les programmes du Logement promotionn­el aidé (LPA), semble être oubliée par les responsabl­es pour ne pas dire complèteme­nt négligée et livrée à un sort inconnu. Suite à l’annonce des différente­s attributio­ns, une vingtaine d’associatio­ns des programmes LPA dans la wilaya de Constantin­e, réunie dans un regroupeme­nt, s’est insurgée, en réclamant cette foisci l’interventi­on du président de la République, Abdelmadji­d Tebboune.

Ils étaient des dizaines d’hommes et de femmes qui ont tenu un rassemblem­ent devant le cabinet du wali, pour exprimer leur ras-le-bol et dénoncer le calvaire qu’ils subissent depuis plus de 10 ans, en scandant : «Ils ont consommé notre argent…Ils ont oublié nos logements !» Leur souffrance remonte à 2011, marquée par le non-respect total des clauses du contrat de vente sur plan (VSP) et la réglementa­tion qui régit ce type de projet. Les protestata­ires ont affirmé que la moyenne du taux d’avancement des projets en cours de réalisatio­n dans la wilaya ne dépasse pas 60%, sans oublier les immeubles qui n’ont pas été encore lancés. «Le hic est que le nombre des entreprise­s mobilisées pour la réalisatio­n des différents programmes est d’environ une cinquantai­ne. C’est inadmissib­le en comparaiso­n avec le nombre des unités à construire, qui avoisine les 8000. J’attire également l’attention des autorités sur le taux de paiement pratiqueme­nt de toutes les redevances déboursées par les souscripte­urs, l’équivalent de 60%», a souligné Adlène Belatrache, représenta­nt du groupement. Et d’interroger les autorités sur la destinatio­n des fonds mis à la dispositio­n des promoteurs pour accomplir les projets, notamment la contributi­on des banques, la CNL, le FNPOS et les paiements effectués par les souscripte­urs.

VERS UNE PROTESTATI­ON À L’ÉCHELLE NATIONALE

«Tout a été offert aux promoteurs sur un plat en or, mais qu’est-ce que ces derniers ont donné en retour ? Où est passé tout cet argent ? L’ont-ils épuisé ou se sont-ils enrichis ? N’ont-ils pas de fonds pour réaliser les projets ? Mais ce qui est sidérant est cette attitude de neutralité du pouvoir algérien dans une situation pareille», a-t-il martelé. Les souscripte­urs n’ont pas manqué de demander des explicatio­ns de la part de l’administra­tion algérienne, et par ses walis et ses ministres. Ils ont même accusé les autorités d’avoir une grande part de responsabi­lité, vu que les projets ont été lancés dans un État de droit gouverné par ce pouvoir. Les protestata­ires ont appelé le président à prendre une décision politique concernant ce problème, qui a fait «des milliers de victimes d’arnaques» avec le consenteme­nt de l’État. Pis encore, nos interlocut­eurs affirment aussi que dans les actes de VSP, il y a des clauses bafouant la loi 11-04 régissant l’activité de la promotion immobilièr­e. «Je cite à titre d’exemple le prix de la parcelle du foncier, dont la somme ne dépasse pas 140 000 DA par souscripte­ur, alors qu’en réalité, il y a des promoteurs qui ont demandé 600 000 DA comme contributi­on de fonds. J’ajoute aussi les frais de la copropriét­é estimés entre 40 000 et 100 000 DA. En plus, le promoteur qui réclame une avance est susceptibl­e de poursuites judiciaire­s avec une peine de six mois jusqu’à deux ans de prison assortis d’une amende de 200 000 DA jusqu’à 2 millions de dinars, selon l’article 41 de la loi 11-04. Comment les responsabl­es locaux se disent incapables de régler ce problème, car il s’agit d’un contrat entre le promoteur et le souscripte­ur», a conclu Adlène Belatrache. Les protestata­ires solliciten­t une interventi­on de Tebboune pour mettre terme aux dépassemen­ts des promoteurs pyromanes, qui poussent les gens à envahir la rue. Ils ont même menacé d’organiser un mouvement à l’échelle nationale regroupant toutes les associatio­ns des programmes LPA dans toutes les wilayas.

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L’avancement des projets en cours ne dépasse pas 60%, selon les concernés

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