Les entreprises du BTPH lancent un préavis de grève
Devant les risques d’asphyxie qui les guettent, les entreprises du BTPH de la wilaya de Chlef, affiliées à la Chambre de commerce et d’industrie, la Confédération générale du patronat et l’organisation nationale des promoteurs immobiliers ont décidé d’un arrêt des chantiers les 14 et 15 juillet prochains.
La décision de ce débrayage a été prise à l’unanimité par les opérateurs concernés lors d’une réunion de concertation tenue le dimanche 4 juillet au siège de la chambre de commerce et d’industrie de Chlef, sous la présidence du président de la CCI, en présence des dirigeants de la CGP et l’ONPI au niveau de la wilaya. A cet effet, les présents ont déposé hier, mercredi, par le biais de la CCI de Chlef , un préavis de grève de deux jours, les 14 et 15 juillet prochains. Il y est précisé que «ce mouvement fait suite aux requêtes des entreprises de construction, de l’hydraulique, des travaux publics et de la promotion immobilière de la wilaya, qui vivent une situation très difficile, aggravée par la hausse vertigineuse des prix des matériaux de construction, notamment le rond à béton». Le document souligne encore que cette action a été décidée «suite à l’échec de toutes les démarches entreprises auprès des autorités locales, ce qui a conduit les chefs d’entreprise à opter pour un arrêt temporaire des travaux la semaine prochaine comme première action au cas où il n’y aurait pas de réponse des mêmes responsables au niveau local». Le président de la CCI Chlef a estimé que le rond à béton a connu anormalement une augmentation de plus de 100 % en l’espace de quelques mois, ce qui a eu des conséquences néfastes pour les entreprises de réalisation du BTPH et menacent même leur existence. D’où la nécessité, indiquet-il, d’interpeller directement les autorités centrales et locales pour se pencher en urgence sur «la situation intenable» que vivent les entreprises concernées. Et de rappeler que le secteur du BTPH a toujours contribué au développement socioéconomique de la région dans le domaine de l’habitat. Abondant dans le même sens, le président du bureau de wilaya de la confédération du patronat a déploré l’absence de réponse aux préoccupations formulées localement par les opérateurs du secteur et a insisté sur l’impératif d’être à l’écoute des revendications légitimes des chefs d’entreprise de la région. De son côté, le président du bureau de l’organisation nationale des promoteurs immobiliers a fait savoir que la wilaya compte 210 entreprises de l’immobilier qui sont engagées dans «la réalisation d’un vaste programme de logements de ce type». Cependant, a-t-il relevé, cet important outil de réalisation est confronté aux mêmes contraintes, à savoir la flambée vertigineuse et unilatérale des prix des matériaux de construction indispensables, tels que le rond à béton, le bois et autres produits essentiels dans l’acte de bâtir. Le débat qui a suivi a tourné autour de la difficulté pour les entreprises de réalisation de faire face aux charges supplémentaires générées par ces hausses des prix de ces matériaux. «A ce rythme et à défaut d’une solution urgente des pouvoirs publics, nous allons carrément mettre la clef sous la porte avec toutes les conséquences socioéconomiques que cela implique», ont clamé à l’unisson les entrepreneurs concernés.