El Watan (Algeria)

Super Ligue africaine : le président de la CAF tient au projet

- Y. O.

Le président de la Confédérat­ion africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, est décidé à mettre en oeuvre son projet de lancement de la Super Ligue africaine dans les meilleurs délais. Selon ses proches, il compte mettre sur pied cette compétitio­n dès la saison prochaine. Pour ce faire, il a obtenu le soutien du président de la FIFA, Gianni Infantino, qui l’a encouragé à prendre cette initiative qu’il lui a, luimême, soufflé, indiquent des dirigeants de la CAF. Le duo Motsepe-Infantino fait pratiqueme­nt cavalier seul depuis que le second a planifié le «traité de Rabat» par lequel il a imposé le Sud-Africain à la tête de la confédérat­ion avec l’accord et le soutien de nombreux chefs d’Etat africains qui lui ont déroulé le tapis rouge lors de ses périples sur le continent où il en a profité pour leur vendre son projet. De ce dernier, les Africains n’en savent pas beaucoup mis à part qu’il comptera vingt (20) clubs triés sur le volet en fonction de critères que, pour l’instant, seul Patrice Motsepe connait. Il faut être fou pour lancer un projet de cette envergure quatre mois seulement après avoir accédé au poste de président de la CAF. C’est vrai que lui est un milliardai­re qui a réussi dans les affaires, devenant l’un des hommes les plus riches d’Afrique, que l’OPA qu’il a lancée pour l’acquisitio­n du club sud-afrcain Mamelodi Sundowns a été une réussite. Mais la réalité du football africain est tout autre. Le modèle qu’il préconise pour «sauver» ce football en misant sur des rentrées d’argent colossales l’éloigne de la réalité. Son projet est plein de contradict­ions. D’une part, il annonce que la Super Ligue sera fermée, c’està-dire réservée à certains clubs, mais inclusive. Ce discours ambivalent ne fait qu’ajouter de l’ombre et des doutes sur sa faisabilit­é. La réalité économique du football en Afrique laisse peu d’espoir de réussite à une telle opération. Les droits de retransmis­sion, de sponsoring et de publicité ne sont pas équivalent­s à ceux qu’encaissent les clubs en Europe. L’impact de la création de la Super Ligue africaine sur les compétitio­ns locales sera catastroph­ique. Elle les dévaluera d’un seul coup. C’est une vision élitiste du profession­nalisme qui ne dit pas son nom. Dans les coins les plus reculés d’Afrique et dans les chaumières du continent ou brûle la passion du football, tout le monde est suspendu à la décision qui sera prise, sur cette question, le 16 juillet 2021 à Casablanca à l’occasion de la tenue du Comex de la CAF qui se tiendra en marge de la finale de la Ligue des champions qui mettra aux prises Al Ahly (Egypte) avec Kaizer Chiefs (Afrique du Sud). Le président de la CAF a donné rendez-vous aux membres du comité exécutif à Casablanca pour valider son projet. La présence de Gianni Infantino ce jour-là ne sera pas de trop. Il encourager­a le Comex à appuyer l’idée de Patrice Motsepe. Ce qui est surprenant c’est qu’à huit jours de l’adoption, ou le rejet, du projet les Africains n’en connaissen­t pas les contours, les modalités, le format et, plus grave, ni les noms des invités (les clubs). Motsepe et Infantino compteront sur la docilité des membres du Comex et ensuite l’aplat-ventrisme des membres du congrès pour obtenir le feu vert obligatoir­e pour la mise en oeuvre de la feuille de route. Il se murmure dans les couloirs de la CAF que la Super Ligue africaine regroupera vingt (20) clubs issus de treize (13) pays. Certains pays seront représenté­s par trois (3) clubs. Le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et l’Afrique du Sud auront la part du lion avec trois (3) clubs chacun. A priori, l’Algérie ne semble pas figurer dans les priorités de ce projet. Ceux du Congo Démocratiq­ue (RDC), du Soudan, de la Tanzanie semblent avoir de meilleures faveurs que les nôtres. Les masques sont en train de tomber un à un. Ceux qui péroraient que la FAF a beaucoup fait pour l’élection de Patrice Motsepe à la tête de la CAF, et que le retour serait gagnant, rêvaient les yeux ouverts. En football comme en politique, il n’y a pas d’amis. Il y a les intérêts. Motsepe et Infantino sont en train de mettre en danger ceux du football africain et des génération­s à venir.

Le duo Motsepe-Infantino fait pratiqueme­nt cavalier seul depuis que le second a planifié le «traité de Rabat» par lequel il a imposé le SudAfricai­n à la tête de la Confédérat­ion avec l’accord et le soutien de nombreux chefs d’Etat africains.

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