Benabderrahmane attendu sur les dossiers économiques
● En plus du retour de Ramtane Lamamra et le départ de Belkacem Zeghmati, le fait que le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, occupe aussi le poste ministre des Finances, a été largement commenté par les Algériens.
Le nouveau gouvernement est connu depuis jeudi dernier. En plus du retour de Ramtane Lamamra et le départ de Belkacem Zeghmati, le fait que le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, occupe aussi le poste de ministre des Finances, a été largement commenté par les Algériens. C’est la deuxième fois dans l’histoire du pays qu’un chef de l’Exécutif cumule deux postes. Au début des années 1990, Sid Ahmed Ghozali était chef de gouvernement et ministre de l’Economie. Un cumul qui avait duré près de neuf mois. Aujourd’hui, bien entendu, le contexte a changé. Néanmoins, le pays fait face à d’énormes difficultés. En plus de la crise politique, les problèmes d’ordre socio-économique se font de plus en plus nombreux. La chute des prix du baril, le pays étant toujours dépendant des exportations des hydrocarbures, la détérioration du pouvoir d’achat, la hausse des prix des produits alimentaires, la dévaluation du dinar, la crise de l’eau… Une situation qui devient critique et qui pourra éventuellement provoquer des remous sur le plan social. En optant, déjà, pour un Premier ministre, financier de son état, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, semble vouloir dire que les urgences sont économiques. Et c’est dans ce même ordre que le chef de l’exécutif a également hérité du poste de ministre des Finances qu’il occupait depuis presque une année, alors qu’auparavant il était gouverneur de la Banque d’Algérie. Aïmene Benabderrahmane aura ainsi les coudées franches pour ce qui est des réformes économiques qui vont être initiées, même si son statut de Premier ministre, et non de chef de gouvernement, fait de lui un «exécutant» du programme du Président. Dans tous les cas de figure, l’actuel chef de l’exécutif sera attendu notamment sur les dossiers économiques. Cela, alors que beaucoup de partis politiques, de l’opposition s’entend, estiment que la crise est d’ordre politique et que par conséquent la persistance de cette dernière fera que toute réforme souhaitée sera confrontée aux effets de ce déficit en légitimité. En somme, Aïmene Benabderrahmane est un Premier ministre «financier» qui, a priori, aura comme principale mission de mener les réformes fiscales et économiques nécessaires. C’est ainsi, du moins, que cet exécutif a été imaginé.