CAF : le binôme Infantino-Motsepe dribble l’Afrique
Sans surprise, le Comex (comité exécutif) de la Confédération africaine de football (CAF) a adopté le projet de création de la Super League africaine initié par le président de la CAF, Patrice Motsepe, que lui a suggéré le président de la FIFA, Gianni Infantino. En fait, le patron et décideur du football africain, c’est l’Italo-Suisse qui dirige à la baguette le Sud-Africain. Il l’a fait roi avec la bénédiction de dirigeants politiques africains qui lui ont déroulé le tapis rouge et donné un blanc-seing pour tout ce qu’il voulait entreprendre sur le continent. Résultat des courses, le néo-colonialisme a réinvesti le continent et le monde du ballon rond. Les décisions majeures qui touchent au devenir du football africain sont prises ailleurs par des étrangers et mises en oeuvre par des fils de l’Afrique qui ont perdu l’honneur et abandonné les valeurs, l’histoire qui ont fait la grandeur de l’Afrique. La CAF est dirigée par la FIFA et des étrangers à la confédération. Tout se décide à Zurich au mépris des statuts et de la FIFA et de la CAF et du respect de l’indépendance et de l’autonomie dans la prise de décision. Comme annoncé dans nos précédentes éditions, le binôme Infantino - Motsepe a fait valider sans difficultés le projet de la Super League par le Comex sans avoir, préalablement, présenté un solide dossier de faisabilité. Il y a quelques semaines, l’Europe s’est soulevée comme un seul homme pour faire barrage au même projet porté par une demi-douzaine de clubs les plus nantis du Vieux-Continent. Les supporters s’étaient dressés comme un seul homme pour rejeter un projet aux antipodes des valeurs du football basées prioritairement sur l’intégrité de la compétition et le résultat sportif. Désavoué par ses pairs européens, le président de la FIFA, qui avait soutenu le projet en cachette, s’est rétracté et joint sa voix à celle de l’UEFA pour menacer de suspension et sanctions les clubs qui participeraient à la Super League européenne. Il n’a pas hésité à remettre le projet sur la table en Afrique. Il l’a évoqué pour la première fois en automne en RD Congo lors des festivités marquant le 80e anniversaire du Tout Puissant Mazembe. La nouvelle compétition tuera le football local et les deux compétitions continentales en service. Les promesses de récolter beaucoup d’argent grâce à la médiatisation et aux droits de retransmission et sponsors sont une lubie. En pleine période de crise due à la pandémie de la covid-19, le football n’a pas été épargné et les annonceurs et acheteurs des droits de retransmission ne se bousculent pas pour injecter de l’argent dans le circuit du football. C’est sur cette fibre que le duo Infantino - Motsepe veut jouer en faisant miroiter des rentrées d’argent conséquentes dans les caisses des 20 clubs que la CAF triera sur le volet pour prendre part à la nouvelle compétition. Les clubs algériens ne devraient pas être nombreux si l’on se fie aux conditions draconiennes que la CAF a imposées dans son cahier des charges. A titre d’exemple seulement, l’ES Sétif et la JS Kabylie, régulièrement citées comme potentiels clubs algériens partants pour cette compétition, ne pourront pas y être parce que leurs joueurs n’ont pas perçu la totalité de leur dû (salaires). C’est une condition contraignante aux yeux de la CAF. Pour l’instant, Patrice Motsepe est dans l’attente de l’annonce faite officiellement vendredi au Maroc. Comme l’a si bien dit un confrère : «On ne sait vers où ce bateau «ivre» mènera le football africain». Pour l’instant, le programme du président de la CAF se résume à des voyages, des promesses, des selfies lors des réceptions, des photos (de circonstances) en short et en tenue pour immortaliser son passage à la tête de la CAF.
Le patron et décideur du football africain c’est l’Italo-Suisse qui dirige à la baguette le Sud-Africain.