CAS CONTACT, BORIS JOHNSON SE MET FINALEMENT EN QUARANTAINE
De l’incompréhension et de la colère. Cas contact de son ministre de la Santé, Sajid Javid, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé dans la matinée d’hier qu’il ne s’isolerait pas complètement. Tout comme son chancelier Rishi Sunak, lui aussi cas contact de son collègue.
Cette décision a été justifiée par leur participation à «un programme pilote de dépistages quotidiens»
leur permettant de s’isoler uniquement en dehors des moments de travail. Cette quarantaine partielle n’a toutefois pas séduit ni convaincu tout le monde. Dans les médias ou sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités ou élus ont dénoncé un petit arrangement pour le Premier ministre, estimant que cela allait à l’encontre des consignes données au reste de la population. Dans l’opposition, les élus travaillistes Yvette Cooper et Angela Rayner sont notamment montées au créneau. Avant que le chef du gouvernement ne change finalement d’avis. «Un programme randomisé ?!? C’est une blague totale. Comment diable le Premier ministre et son cabinet pensent-ils pouvoir amener tout le monde à travers le pays à s’isoler lorsqu’ils se comportent ainsi ? C’est le chaos complet.» «Donc cet essai est apparemment aléatoire, aucun d’entre nous n’en a entendu parler mais le PM + chancelier sont sélectionnés ? Et c’est un vrai essai, évidemment, mais pas ouvert au public avant 2 mois ? Une insulte dégoûtante à tous ceux qui suivent les règles. Menteurs. Fraudes.
Charlatans. Des escrocs.» «Le monsieur Travail» du parti travailliste a dénoncé pour sa part le deux poids, deux mesures. «Il y a des parents qui ont lutté cette année, dont les enfants ont dû rentrer à la maison pour s’isoler. Des travailleurs à travers le pays ont dû s’isoler quand ils étaient cas contact. Je pense que pour beaucoup d’entre eux, quand ils se sont réveillés en apprenant ça ce matin (...), ils se diront qu’il y a une règle pour eux et une règle pour tous les autres», a
lancé Jonathan Ashworth sur SkyNews. L’élu du Scottish National Party, Ian Blackford a de son côté estimé sur Twitter que cette décision mettait à mal toutes les consignes sanitaires édictées par le gouvernement. Même Richard Walker, le patron de la chaîne de supermarchés spécialisée dans les produits congelés Iceland, s’est étonné que ses employés ne puissent pas eux aussi échapper à un isolement total. Finalement, face aux critiques, Boris Johnson et son chancelier ont annoncé en fin de matinée qu’ils ne prendraient pas part à programme test et s’isoleraient suivant les consignes habituelles. Ce n’est pas la première fois que l’Exécutif est tancé sur le mode du «deux poids, deux mesures». Fin juin, le gouvernement britannique avait annoncé une dispense de quarantaine pour certains cadres supérieurs et dirigeants d’entreprise arrivant de pays placés sur l’«Amber List».