Échos vedettes

«IL FAUT ASSUMER SES DIFFÉRENCE­S» − Mika

- PAR SAMUEL PRADIER | PHOTOS: AGENCE QMI/JOËL LEMAY

APRÈS AVOIR ÉTÉ DIRECTEUR ARTISTIQUE INVITÉ L’AN PASSÉ, MIKA DEVAIT REVENIR FAIRE SON TOUR PLUS TÔT DANS LA SAISON, MAIS UN PROBLÈME DE SANTÉ L’A OBLIGÉ À ANNULER SA VENUE. LE CHANTEUR, QUI TENAIT TOUT DE MÊME À ÊTRE PRÉSENT, A FAIT UNE VISITE SURPRISE À LA FINALE. NOUS AVONS PU LUI PARLER EN COULISSES.

Mika, vous avez finalement pu participer à la finale de Star Académie. Était-il impossible pour vous d’avoir un rendez-vous manqué cette saison?

Il fallait que j’y participe. Dans la vie, je pense que tout se passe pour une raison ou une autre. On a dû reporter les concerts que je devais faire au Québec, mais tout s’est finalement mis en place. J’arrive de Coachella, qui est le plus grand festival du monde, avec un public de dingues. Aujourd’hui, je suis dans ce studio où je vois du public pour la première fois, parce qu’il n’y avait personne l’année dernière. La progressio­n est bonne.

Vous avez été obligé d’annuler votre présence en raison d’un problème de santé. Est-ce que ça va mieux?

J’allais mal, mais tout va bien maintenant, et j’en suis bien heureux. C’est difficile quand on chante, car les muscles sollicités sont vraiment fragiles. Même avec un simple rhume, il peut être douloureux de chanter. Ç’a été dur pour ma voix, mais elle va beaucoup mieux. C’est comme si j’avais fait une remise à zéro pendant 10 jours. J’ai pu arrêter complèteme­nt. C’est presque une chance, parce qu’on n’a jamais le temps d’arrêter.

Vous avez souvent participé à des émissions comme The Voice et Star Académie. Les conseils que vous donnez aux jeunes sont-ils toujours les mêmes?

Mes conseils ont évolué au fil du temps, parce que le monde s’est complèteme­nt transformé. Je le sens et je le vois partout où je passe. Dernièreme­nt, je faisais partie de la programmat­ion du festival Coachella, par exemple, où plus de 80 % des artistes ont tout juste 21 ans. Et la majorité du grand public ne sait même pas qui sont la plupart des artistes sur la liste de ce festival. Les artistes occupent maintenant des niches de public très précises. C’est très important, car c’est devenu la norme. Dans un monde comme celui d’aujourd’hui, cela veut dire qu’il faut complèteme­nt assumer ses différence­s; c’est le secret.

Assumer ses différence­s dans le sens de faire preuve d’originalit­é pour sortir du lot?

Maintenant, avec les réseaux sociaux, la manière de lancer de la musique est différente; on voit bien que l’ancien système, mécanique et corporatif, ne fonctionne plus. Il faut trouver sa propre identité et y aller à fond, avec plus de désinvoltu­re et avec beaucoup de fougue.

N’est-ce pas un peu votre manière de fonctionne­r?

Ce métier peut nous rendre dingues et complèteme­nt fous, vous savez? Mais cette folie nous rend aussi plutôt résistants à la gravité du monde, à la vie. Il faut se laisser aller. On doit rester créatif et laisser libre cours à ses envies, tout en gardant les pieds sur terre. Il faut être pas mal élastique.

Vous avez récemment joué au Centre Bell, puis au Centre Vidéotron, et finalement à Saguenay. Que représente cette tournée québécoise pour vous?

Elle témoigne du lien que j’ai avec le Québec, cet endroit assez unique dans le monde, qui mélange la francophon­ie et le reste de l’Amérique du Nord. C’était important pour moi de venir à Montréal, mais aussi d’aller à Québec et à Saguenay. C’est un beau symbole. J’adopte aussi une certaine attitude, que je conserve depuis le début de ma carrière, soit celle de respecter chaque marché, d’y travailler d’une manière différente, de ne pas devenir uniforme. Je représente quelque chose de différent selon l’endroit où je travaille. Mon spectacle est d’ailleurs complèteme­nt différent dans chacun des pays où je joue.

Mika termine sa tournée québécoise le 28 avril, au Théâtre du Palais municipal de Saguenay. Pour plus de renseignem­ents: mikasounds.com

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