Pratiquons ensemble l’odonymie!
Non, cela n’a rien à voir avec une quelconque pratique sexuelle, rassurez-vous. Ou pas. Pour faire simple, l’odonymie est, vous l’aurez deviné, l’étude des odonymes. Un odonyme est, au sens strict, un nom propre qui désigne une voie de communication. Dans Avenue du Général-de-gaulle par exemple, notre ancien président est un odonyme. Au sens large, l’odonymie désigne l’étude des noms de rue, de place, d’allée… Ce mois-ci, Écoute vous initie donc à l’odonymie
(page 76), une étude plus intéressante qu’il n’y paraît puisqu’elle mêle politique, patriotisme et propagande. Elle raconte notre histoire, souvent de façon poétique, parfois rigolote, et même quelque fois grivoise…
C’est vers la fin du XIIIE siècle qu’apparaissent les premiers noms de rue. En France. Car aujourd’hui, dans bien des villes dans le monde, comme à Managua par exemple, au Nicaragua, nombre de rues n’ont ni noms ni numéros. Saviez-vous que, par chez nous, le nom propre le plus répandu sur nos plaques est… celui de l’ancien président cité ci-dessus ? De Gaulle, général de la France libre et odonymes en chef ! Saviez-vous aussi qu’on ne baptise jamais une rue du nom d’un personnage de son vivant ? Une exception : Victor Hugo. Pour lui écrire, on inscrivait ainsi sur l’enveloppe : « Monsieur Victor Hugo. En son avenue. Paris. » Autre exception : Adolf Hitler, qui a eu sa place à Strasbourg. Elle a été rebaptisée en 1945 place Broglie (que l’on prononce Breuil). Pendant la Révolution, dans leur folie antiecclésiastique et antiroyaliste, les sans-culottes ont rebaptisé toutes les plaques, mais aussi les communes, comportant des références religieuses ou royales… À Metz, la rue du Paradis devient la rue de la Raison. À Bordeaux, la rue de la Chapelle-saint-martin est renommée rue Ça-tiendra. Saviez-vous enfin qu’à Bondoufle, à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, se trouve une petite rue répondant au joli nom de Écoute-s’il-pleut ? Un odonyme qui nous fait souhaiter la pluie…