JEAN-LUC GODARD
Nach einigen Erfolgen verlor der einst einflussreiche Regisseur die Gunst des Publikums. Bis heute hat er sie nicht wiedergefunden.
En mai 68, Jean-luc Godard est un militant actif et les évènements de l’époque influenceront profondément sa façon d’écrire des scénarios et de réaliser des films. Cette année-là marque pour son cinéma un tournant, une rupture. Godard veut s’émanciper de ses précédents succès (À Bout de souffle, Le Mépris, Pierrot le fou…) qu’il considère désormais comme des échecs. Cette période de transition a d’ailleurs fait l’objet d’un film intitulé Le Redoutable, réalisé en 2017 par Michel Hazanavicius, connu entre autres pour son film The Artist. Le Redoutable montre en début de film un Godard (interprété par Louis Garrel) heureux, amoureux d’anne Wiazemsky et adulé pour son cinéma. Mais, au fur et à mesure des évènements de mai 68, le cinéaste glisse vers une crise qui le transforme en « artiste maoïste », décalé et incompris. À partir de ce moment, il n’arrive plus à séduire le public.
50 ans après, Godard, aujourd’hui âgé de 87 ans, n’en a pas pour autant fini de s’exprimer. Son prochain film devrait sortir avant l’été sous le titre Le Livre d’image. À l’heure où nous mettons sous presse, les seules informations connues concernant le scénario sont ces quelques mots : « Rien que le silence, rien qu’un chant révolutionnaire, une histoire en cinq chapitres, comme les cinq doigts de la main.» Il ne devrait pas y avoir d’acteurs dans ce film, seulement un conteur pour accompagner les images. Cela suffit pour montrer que l’état d’esprit du plus célèbre des réalisateurs de la Nouvelle Vague n’a pas changé. Il va à contre-courant, toujours dans un esprit de rébellion et de rejet du système. Son dernier film remonte à 2014, Adieu au langage, grâce auquel il avait reçu le prix du Jury du Festival de Cannes. Jean-luc Godard, reclus en Suisse depuis plusieurs années, n’était pas venu chercher sa récompense, car depuis longtemps sa relation avec la croisette est très tumultueuse. Dès mai 68, il est le premier à demander l’arrêt de la compétition du festival en signe de soutien au mouvement étudiant et ouvrier. Et ça marche ! Normal donc que par la suite, entre le réalisateur et le festival, ce soit une histoire d’amour compliquée. Le cinéma de Godard y est parfois acclamé, parfois décrié. Quant au réalisateur, il boude souvent Cannes. Mais cette année, avec Le Livre d’image en compétition pour la Palme d’or et l’affiche du 71e festival qui rend hommage au film Pierrot le fou, Godard pourrait bien se décider à monter les célèbres marches…