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Le Slip Français les dessous d’une réussite culottée

Dies ist die Geschichte eines jungen Mannes, der unbedingt Unterwäsch­e verkaufen wollte …

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«Vous voulez changer le monde ? Commencez par changer de slip ! » Ou bien, «Le changement de slip, c’est maintenant ! » De ces deux slogans du Slip Français, les Français se souviennen­t surtout du deuxième. Un mois avant l’élection présidenti­elle de 2012, dans une vidéo, la marque parodie le slogan de campagne du candidat François Hollande. Relayée par plus de 30 médias et réseaux sociaux, elle crée le buzz en quelques jours. Cette start-up du slip, qui n’existe alors que sur le Web, passe ainsi de l’anonymat à la notoriété, affirmant dès le début son originalit­é : une marque jeune, impertinen­te, avec un humour décalé qu’elle met au service de slips 100 % made in France. Grâce à des slogans culottés, qu’il diffuse sur les réseaux sociaux, Le Slip Français devient un acteur majeur du textile français. En 2017, six ans seulement après sa création sur Internet, son chiffre d’affaires atteint 13 millions d’euros.

La fête du slip

À l’origine de ce succès, il y a l’intuition d’un Parisien de 26 ans, Guillaume Gibault. Sorti de l’école HEC en 2009, il ira végéter dans une tour de La Défense à Paris, avant de devenir son propre patron. Sans qu’il sache pourquoi, l’idée de vendre des slips s’impose à lui. Mais comment faire sans contacts et avec juste 10 000 euros en poche ? Ses amis sont perplexes. Mais Guillaume s’entête. Surfant un jour sur Google, il découvre « Moulin Neuf Textiles » en Dordogne, l’un des derniers ateliers textiles encore actifs en France. Quatre mois plus tard, il remonte sur Paris avec 600 slips dans le coffre d’une voiture de location : un modèle bleu, blanc et rouge qu’il baptise respective­ment « le vaillant », « l’intrépide » et « le triomphant ». Trois noms de sous-marins français. « Si ça ne marche pas ? Ben, au pire, j’aurai des slips pour toute ma vie ! », se dit alors Guillaume. Dans la foulée, en septembre 2011, il crée un site Web où il met ses slips en vente. Intriguée par l’initiative, une journalist­e l’interviewe et titre son article: « Un élève HEC fait la fête du slip ». Relayé sur les réseaux sociaux, l’article booste les ventes. Résultat : fin décembre 2011, Le Slip Français a déjà fait 40 000 euros de chiffre d’affaires.

100 % français

L’engouement pour ces dessous masculins sera de plus en plus important. Comment l’expliquer ? La marque s’adresse aux hommes entre 25 et 40 ans. Plutôt aisés, ces derniers sont sensibles à l’humour, à la qualité des produits, et cherchent à donner du sens à leur achat. Or, la stratégie communicat­ive du Slip Français répond précisémen­t à leurs attentes. Sauf le coton, ses sous-vêtements sont 100 % français : le tricotage, la confection, le packaging… Acheter un Slip Français, c’est donc réduire son bilan carbone, et c’est soutenir l’industrie textile française.

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