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LES VACCINS

Impfstoffe: in Frankreich ein schwierige­s Thema, denn die Menschen misstrauen ihnen.

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Les Français sont décidément pleins de contradict­ions. Ils sont de gros consommate­urs de médicament­s, mais sont de plus en plus sceptiques face aux vaccins. Comment en est-on arrivé là ?

La France vient de devenir la championne d’europe du nombre de vaccins obligatoir­es pour les nouveau-nés. Depuis le 1er janvier 2018, ils sont passés de trois à onze. La raison de ce changement ? Le ministère de la Santé a remarqué que seulement 90 % de la population était vaccinée. Or, il faut atteindre 95 % pour que les risques d’épidémies soient définitive­ment écartés. Huit vaccins auparavant recommandé­s sont donc devenus obligatoir­es.

Cette nouvelle mesure a provoqué un grand débat et mis au jour un fait étonnant : la plupart des Français ne font pas confiance aux vaccins. Au moins 41 % estiment que ces derniers ne sont pas sûrs. En comparaiso­n, la moyenne européenne est de 17 %.

Les opposants aux vaccins pensent surtout qu’ils pourraient entraîner de graves maladies. D’ailleurs, dans un texte publié sur Internet en 2015, Henri Joyeux, ancien chirurgien cancérolog­ue, dénonce des substances « très dangereuse­s » qui seraient contenues dans les vaccins. Mais ces propos, sans fondements scientifiq­ues, lui ont valu d’être radié de l’ordre des médecins en 2016.

Il y a aussi les personnes qui ne sont pas contre les vaccins, mais contre leur obligation. Selon Henri Joyeux, les vaccins obligatoir­es sont avant tout « des histoires de gros sous ». Cette nouvelle mesure servirait uniquement les intérêts de l’industrie pharmaceut­ique. Le médecin et écrivain Luc Perino s’inscrit dans la lignée en prônant la suppressio­n de l’obligation. Celle-ci aurait plusieurs avantages : « Priver les sectes antivirale­s de leur meilleure arme ; éviter les suspicions de collusions d’intérêts [avec l’industrie pharmaceut­ique, N.D.L.R.] ; redonner la première place à l’informatio­n et à l’éducation qui ont grandement fait leurs preuves en ce domaine.»

Cette crise de confiance envers les vaccins s’explique aussi par la défiance des Français envers les autorités sanitaires qui ont mal géré certaines situations. Leurs campagnes de communicat­ion sont donc souvent mal perçues. Le docteur Frédéric Tangy, directeur de recherche au CNRS et coauteur des Vaccins pour les nuls, dit comprendre les doutes des parents. Il en explique les causes : « Les Français ne sont pas assez informés sur les vaccins. Et comme on ne voit pas l’effet des vaccins, on se demande bien à quoi ça peut servir.»

Les Français refusent de faire vacciner leurs enfants au nom de principes dont ils ne comprennen­t parfois pas ou plus les enjeux. De son côté, l’organisati­on mondiale de la santé (OMS) rappelle que la vaccinatio­n sauve chaque année trois millions de vies dans le monde.

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 ??  ?? CAMILLE LARBEY, journalist­e indépendan­t originaire de Charente, est correspond­ant à Paris pour Écoute depuis août 2011.
CAMILLE LARBEY, journalist­e indépendan­t originaire de Charente, est correspond­ant à Paris pour Écoute depuis août 2011.

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