Marx et la poupée
ROMAN AUTOBIOGRAPHIQUE
Maryam adore sa poupée. Mais les parents de la fillette, communistes convaincus, l’obligent à la donner aux enfants pauvres de son quartier, au nom de l’abolition de la propriété. Elle vit à Téhéran dans une famille d’opposants au régime politique des imams après la révolution iranienne. Maryam devra donc abandonner non seulement sa poupée, mais aussi son pays. Dans les années 80, la peur, la clandestinité et les emprisonnements font partie de son quotidien. À 6 ans, elle quitte l’iran avec sa mère pour rejoindre son père exilé à Paris. 30 ans plus tard, Maryam raconte ces différentes périodes dans son autobiographie. Au début, la fillette rejette sa nouvelle vie en France, dans un appartement de 15 m2, et la langue française. Le sentiment d’être entre deux cultures, « un pied en France, un pied là-bas », l’assaille. La classe CLIN – classe d’initiation pour non-francophones – vise à l’assimilation à tout prix au détriment de la culture originelle de l’enfant. Pour certains, c’est violent. S’exiler, qu’est-ce que cela signifie ? Abandonner son identité première, sa langue maternelle ? Rester Iranienne mais devenir une « Française en toc » ? S’adapter, est-ce apprendre le français et aimer le fromage ?
De la perspective d’une enfant, ces questions sur l’intégration restent d’une actualité brûlante.