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ROMAN POLICIER
En pleine nuit, au beau milieu de la Méditerranée, un cargo entre en collision avec un voilier. Erreur de navigation ou manoeuvre voulue ? C’est la question que se pose Mc Cash, un ancien flic franco-irlandais. Lorsqu’il apprend qu’à bord du voilier se trouvaient son vieil ami Marco ainsi que son ex-femme Angélique, il ne veut plus qu’une chose : connaître la vérité. Avec son bandeau pour cacher son oeil de verre, son blouson, sa jaguar et son franc parler, Mc Cash est un « tendre au coeur dur ». Déterminé, il mobilise ses anciens contacts et finit par découvrir ce qui s’est vraiment passé cette nuitlà… Le lecteur le suit dans ses recherches, de la Grèce à la Bretagne, en passant par le détroit de Gibraltar. L’auteur ne manque pas d’évoquer ce même voyage que des milliers de migrants font, risquant leur vie dans l’espoir d’en trouver une meilleure sur le continent européen. On note l’engagement de Caryl Férey pour dénoncer les trafiquants mafieux d’êtres humains mais aussi les pratiques anti-écologiques de certains commandants de navires, responsables de dégazages sauvages et de non-solidarité à personne en danger. Plus jamais seul. Caryl Férey. Éditions Gallimard Série noire. 320 pages. Niveau moyen. Ils s’étaient rencontrés dans une salle de sport, un soir d’hiver en banlieue parisienne. Krav-maga, ou comment tuer des gens à mains nues. Elle était déjà une experte de l’art martial, lui commençait à peine. C’était à la fin des années 90.
– Comment tu t’appelles ? avait-il demandé en sueur après leur assaut.
– Angélique.
– Très approprié. Je crois que tu m’as cassé le nez.
Il pissait le sang, poc poc, les gouttes faisaient des frappes chirurgicales sur le tatami. – Tu t’es trop approché de ma zone de défense, dit-elle. C’est la sanction minimale. Mc Cash aimait bien l’idée de se faire casser la gueule par une femme. Ça les mettait sur un pied d’égalité, seule base acceptable d’un rapport humain. Il tenta de maîtriser le flux tiède qui s’écoulait de son nez.
[…]
Elle serra la main propre qu’il lui tendait.
– C’est ton prénom ?
– Je n’ai pas de prénom. Trop familier, dit-il en fouillant dans sa poche.
– Ah oui.
Il essuya son nez à l’aide du mouchoir.
– Non, pas mon genre.
– C’est quoi ton genre, alors, Mc Cash ?
– Toi, dit-il.