Le cinéma français en portraits
Ohne Schauspieler kein Film. Ohne Publikum keine Stars. Wir stellen Ihnen die Großen der letzten Jahrzehnte und die Hoffnungsträger der kommenden Jahre vor.
Il n’est pas facile pour les actrices et les acteurs d’arriver en haut de l’affiche. Et encore moins d’y rester. À l’image du cinéma français d’aujourd’hui, de plus en plus éclaté, c’est un feu d’artifice de nouveaux noms et de talents prometteurs que l’on voit arriver. Difficile dans ce casting sans fin d’arrêter son choix sur certains plus que sur d’autres. Sans oublier les monuments, parfois disparus mais toujours dans les esprits, ou bien vivants et encore dans le paysage cinématographique français.
Si l’une des actrices qui restent les plus connues par toutes les générations de cinéphiles à l’étranger est bien Brigitte Bardot, la relève n’est pas loin, ou même déjà bien en place. Qui, parmi tous ces acteurs et actrices, perdurera aussi loin que Brigitte Bardot dans le coeur des amateurs de cinéma de tous les pays ? Le choix est multiple, mais en voici un petit échantillon avec d’abord un retour sur les grandes figures du cinéma.
LES MONSTRES SACRÉS DU CINÉMA Catherine Deneuve
Icône du cinéma français depuis les années 1960, Catherine Dorléac, dit « Catherine Deneuve» figure toujours en haut de l’affiche. Elle a fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma en incarnant en 1964 le premier rôle féminin dans Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy, puis dans Les Demoiselles de Rochefort (1967). Mais son palmarès ne se réduit pas à la comédie musicale, loin de là ! Elle a joué dans une bonne centaine de films et a interprété des personnages variés pour les réalisateurs européens les plus divers, de Luis Buñuel (Belle de jour) à François Ozon (Huit femmes) en passant par François Truffaut (Le Dernier Métro), Régis Wargnier (Indochine) ou encore Lars von Trier (Dancer in the Dark).
Louis de Funès
En 38 ans de carrière, Louis de Funès (1914-1983) a laissé une marque inoubliable sur le cinéma français. Ses grimaces, ses colères, sa mauvaise foi, ses maladresses ont fait de lui un talent comique unique. Il est mort à 68 ans, en janvier 1983, après avoir joué dans plus de 140 films, la plupart ayant été des succès. De La Traversée de Paris en 1956 jusqu’à La Soupe aux choux en 1981, il n’a jamais cessé d’être lui-même. Le Corniaud, La Grande Vadrouille (son film record avec 17,3 millions d’entrées), la série des Fantômas et des Gendarmes de Saint-tropez, La Folie des grandeurs, L’aile ou la cuisse, Pouic-pouic font toujours rire, malgré leur grand âge. Grâce à Louis de Funès.
Sophie Marceau
Image par excellence de la femme française, Sophie Marceau a commencé par hasard dans le cinéma, mais dès ses débuts elle se fait remarquer. Elle n’a que 13 ans quand elle joue dans La Boum, réalisé en 1980 par Claude Pinoteau, le film qui l’a révélée d’emblée. Son interprétation lui permet d’obtenir des rôles importants auprès de réalisateurs aussi respectés que Maurice Pialat (Police), Wim Wenders et Michelangelo Antonioni (Par-delà les nuages), Mel Gibson (Braveheart) ou encore Andrzej Zulawski (L’amour braque, La fidélité), qui a aussi été son premier époux. Sophie Marceau est également l’une des rares Françaises à avoir été une James Bond girl (Le Monde ne suffit pas, 1999).
Gérard Depardieu
Né en décembre 1948 dans un milieu très modeste, Gérard Depardieu est aujourd’hui l’acteur français le mieux payé. Belle revanche sur le destin. Il a tout joué et sait tout jouer. Le voyou sympathique des Valseuses, le film de Bertrand Blier qui le révèle en 1974, a su se métamorphoser en Molière, en travesti dans Tenue de soirée, en abbé dans Sous le soleil de Satan, en pauvre fils de paysan dans l’italie fasciste de la fresque 1900, réalisée par Bernardo Bertolucci. Ou encore en amoureux inguérissable dans La Femme d’à côté de François Truffaut, en mousquetaire dans Cyrano de Bergerac, en grand navigateur dans 1492 : Christophe Colomb de Ridley Scott, en percepteur venu de la ville dans Jean de Florette... La liste des rôles tenus par Depardieu est longue, en France comme à l’étranger, dans plus de 150 films et de nombreuses pièces de théâtre. Il a donc tout joué et sait tout jouer, sauf peut-être son propre rôle, à en juger par les controverses que sa vie et ses engagements suscitent ces dernières années.
Fernandel
Avec son accent marseillais, son sourire enjôleur et ses regards de velours, Fernandel (1903-1971) a marqué le cinéma français avec des rôles souvent comiques, parfois dramatiques. On n’imagine pas Don Camillo, le célèbre curé de Brescello, joué par un autre que lui tant il était crédible dans sa légendaire rivalité avec le maire communiste du village. Dans La Vache et le prisonnier, d’henri Verneuil, il est attendrissant dans son rapport avec sa compagne de voyage, une vache prénommée Marguerite. Fernand Contandin, de son vrai nom, est mort à 67 ans. Mais l’image de cet acteur chaleureux et bienveillant demeure encore dans de nombreux esprits.
Jean Gabin
En 47 ans de carrière, Jean Gabin (19041976) a joué dans près d’une centaine de films, incarnant souvent le rôle du durà-cuire sensible. Son duo avec Simone Signoret dans Le Chat reste mémorable. Il a su choisir ses films, la plupart étant aujourd’hui des classiques du cinéma, notamment Gueule d’amour, Pépé le Moko, Quai des Brumes ou encore Un Singe en hiver.
Isabelle Huppert
Beauté froide interprétant des rôles toujours difficiles, souvent dérangeants ou effrayants, plus rarement comiques, Isabelle Huppert continue de servir les plus grands cinéastes en Europe, aux États-unis et en Asie avec un talent exceptionnel. Le chemin parcouru est impressionnant depuis César et Rosalie de Claude Sautet, sorti en 1972, jusqu’à Elle de Paul Verhoeven en 2016 ou encore Happy End présenté en 2017 par Michael Haneke. Elle collabore régulièrement avec ce réalisateur autrichien, dont elle est devenue une actrice fétiche, tout comme elle l’avait été auparavant avec le cinéaste français Claude Chabrol.
Juliette Binoche
Maintes fois récompensée par la profession en France et à l’étranger, Juliette Binoche sait passer des films d’art et d’essai (Mauvais Sang de Leos Carax, Je vous salue, Marie de Jean-luc Godard) aux réalisations plus accessibles à un large public, comme L’insoutenable légèreté de l’être en 1988, Le Hussard sur le toit en 1995, Le Patient anglais, l’année suivante, Chocolat, aux côtés de Johnny Depp ou, plus récemment, Camille Claudel 1915.
LES VALEURS SÛRES DU CINÉMA Marion Cotillard
C’est en interprétant le rôle d’édith Piaf, en 2007, dans La Môme, que Marion Cotillard a donné à sa carrière un élan international. Même si le film Taxi, dans lequel elle avait joué auparavant, avait aussi connu un succès hors de la France. Les Petits Mouchoirs (2010), réalisé par son mari l’acteur et réalisateur Guillaume Canet, est aujourd’hui devenu un classique, tout comme Jeux d’enfants (2003), lors duquel elle a rencontré Guillaume Canet. Un long dimanche de fiançailles, Inception, The Dark Knight rises ou encore Big Fish confirment sa faculté à être totalement habitée par ses rôles.
Vincent Cassel
Après le succès de La Haine en 1995, réalisé par Mathieu Kassovitz, qui le révèlera au public français, puis Les Rivières pourpres, autre grand succès (3 millions d’entrées en France) paru en 2000, la star enchaîne les grands rôles dans les productions hollywoodiennes. Vincent Cassel (photo cicontre) est ce qu’on appelle une « gueule », et est donc prisé pour sa physionomie particulière. Il est aussi recherché pour son talent à se métamorphoser d’un rôle à l’autre. Ainsi, il incarne un voleur dans Ocean’s Twelve (2004) et Ocean’s Thirteen (2007), un tueur en série dans les deux volets de la vie de Mesrine (2008) – rôle pour lequel il prend 20 kilos –, un danseur dans Black Swan (2011), ou encore un artiste tourmenté dans Gauguin (2017). L’acteur dit lui-même : « Je suis un peu spécialisé dans le rôle des mecs tordus.»
Omar Sy
C’est d’abord à la télévision qu’omar Sy connaît le succès. À partir de 2005, il joue des sketchs dans «Service après-vente des émissions » avec Frédéric Testot, sur la chaîne Canal +. Puis dès le début des années 2000, il joue dans divers films cultes : La Tour Montparnasse infernale (2001), Nos jours heureux (2006), Micmacs à tire-larigot (2009). Mais depuis le succès d’intouchables, sorti en 2011, on ne l’arrête plus. Il tient le premier rôle dans une succession de films qui cartonnent, comme Samba (2014) ou Chocolat (2016), mais aussi dans des blockbusters américains comme X-men (2014) et Jurassic World (2015). On peut aussi citer Demain tout commence, Knock, et, plus récemment, Le Flic de Belleville, tous trois sortis en Allemagne. La grande force d’omar Sy est de mêler humour et finesse dans son jeu, ce qui lui confère un style tragi-comique qui plaît au public.
Karin Viard
C’est dans la comédie grinçante d’étienne Chatiliez, Tatie Danielle (1989), qu’elle fera ses débuts. Karin Viard enchaîne ensuite avec Delicatessen, un film à l’humour décalé, avant d’avoir le premier rôle dans La nage indienne. En 2000, elle obtient le césar de la meilleure actrice dans le drame franco-belge Haut les coeurs !, grâce à son rôle poignant. Depuis, on la voit régulièrement à l’affiche de comédies, même si elle a tenu quelques rôles dans des scénarios plus graves comme Polisse, de la réalisatrice Maïwenn. Elle est aussi une Madame Janus hilarante dans Rien à déclarer, de Dany Boon, qui comptabilise 8 millions d’entrées au box-office. Pour les besoins du film La famille Bélier, Karin Viard ira jusqu’à apprendre la langue des signes. Appréciée pour son jeu naturel, l’actrice est devenue une incontournable du cinéma français.
LES ÉTOILES MONTANTES
Vincent Lacoste
Dans beaucoup de ses rôles, Vincent Lacoste incarne la caricature de l’ado attardé. Pince-sans-rire, nonchalant, avec un humour piquant, il parle dans ses moustaches, comme un jeune qui aurait même la flemme d’articuler. Il semble évoluer au ralenti, comme pas réveillé : le cliché du jeune sans projet, qui ne vit que pour ses amis, les jeux vidéo et les filles. En 2009, à 15 ans, il est « Hervé », un ado boutonneux et peu doué avec les filles, dans Les Beaux Gosses, de Riad Satouf. Pour ce film, il obtiendra le prix Lumière du meilleur espoir masculin. Depuis, il a tenu régulièrement des rôles de jeunes désoeuvrés : « Goudurix » dans Astérix et Obélix au service de sa majesté, Lolo dans Lolo, ou Mike dans Saint-amour. Mais en 2018, s’il tient toujours le rôle d’un jeune (un étudiant en médecine cette fois) dans Première année, il incarne un personnage qui révise, qui en veut… Vincent, l’éternel ado flemmard, enfin motivé.
Aïssa Maïga
D’origine sénégalaise, Aïssa Maïga (photo ci-contre) est l’une des rares actrices noires à se faire une place dans le cinéma français. Elle se fait connaître par son rôle de vendeuse dans la comédie Les Poupées russes, du réalisateur Cédric Klapisch. Elle est aussi à l’affiche de plusieurs films poignants, dont Bamako, pour lequel elle obtient une nomination pour le césar du meilleur espoir féminin en 2006, ou encore Caché de Michael Haneke. En 2018, elle signe un manifeste, Noire n’est pas mon métier, avec 15 autres actrices noires pour faire reconnaître cette communauté d’acteurs trop souvent oubliés ou cantonnés à des rôles « de Noirs ». Auparavant, en 2016, elle avait tourné dans Il a déjà tes yeux, film qui joue sur les clichés autour de l’adoption d’enfants noirs par des couples de blancs, en inversant les rôles.
Géraldine Nakache
Soeur du réalisateur Olivier Nakache (Nos jours heureux, Intouchables, Le Sens de la fête...), Géraldine Nakache est montée dans le paysage cinématographique français lentement mais sûrement. Elle apparaît dès 2006 dans le film de Lisa Azuelos, Comme t’y es belle, mais ne se fait vraiment connaître qu’en 2010, suite à son rôle principal aux côtés de Leïla Bekhti dans Tout ce qui brille (1,4 million d’entrées). Dans ce film sur la confrontation des univers sociaux, elle est Ely, une banlieusarde qui essaye de se faire une place « de l’autre côté du périph’». Géraldine Nakache est coréalisatrice de ce long métrage en partie autobiographique. Avec Les Infidèles en 2012, Sous les jupes des filles en 2014, et Les Aventures de Spirou et Fantasio (2018), l’actrice fait désormais partie des stars des films populaires français.
Manu Payet
Débordant d’énergie, Emmanuel Payet est d’abord un humoriste. Il commence par travailler à la radio à la Réunion, son île natale. Il est ensuite découvert par les comédiens Dominique Farrugia, qui le lance à la télé et dans le one man show, et Gad Elmaleh, qui lui confie un rôle dans son film Coco, en 2009. Plus tard, on le verra dans Tout ce qui brille, L’amour c’est mieux à deux, Les Infidèles, Radiostars, Un début prometteur… Il remporte le Swann d’or du meilleur acteur, délivré par le festival de Cabourg, pour son rôle dans Tout pour être heureux (2016). Réalisateur d’un premier film en 2014 (Situation amoureuse : c’est compliqué), et maître de cérémonie de la 43e édition des césars en 2018, Manu Payet se fond parfaitement dans le paysage cinématographique français.