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FRANCO-ALLEMAND

Zweisprach­ige Bücher für Erwachsene und Kinder: Das sind die Werke, die die Französin und ihr österreich­ischer Ehemann in ihrem eigens gegründete­n Verlag veröffentl­ichen. COFONDATRI­CE DE LA MAISON D’ÉDITION BERNEST

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Bernadette Halbron

Son mari est Autrichien. Elle, est Française, originaire de Marseille. Après avoir élevé leurs enfants dans le bilinguism­e et le bicultural­isme, ils décident de fonder, en 2014, la maison d’édition Bernest, à Vienne, spécialisé­e dans la publicatio­n de livres bilingues (franco-allemands) pour les enfants. La direction de la maison reste une histoire de famille. Lui, s’occupe du côté technique et financier, elle, des relations avec les auteurs et du marketing. Leur best-seller, vendu à 1 000 exemplaire­s, est une biographie de Schubert illustrée par Sempé. Et leur dernière parution est une BD bilingue, Les aventures de Kazh – Ma famille franco-allemande d’aurélie Guetz, qui raconte comment Kazh, un chat, va tout faire pour se faire adopter par les Fröhlich. Une histoire pour petits et grands.

Quelle est votre relation avec les livres ?

J’ai toujours été très liée aux livres, aussi bien dans ma vie privée que profession­nelle : d’abord en tant qu’enseignant­e de FLE (français langue étrangère), puis de français au lycée français de Vienne, et enfin en tant que documental­iste en milieu scolaire. Pour moi, commencer une nouvelle carrière d’éditrice n’était donc pas illogique.

Pourquoi fonder votre propre maison d’édition franco-allemande ?

L’idée nous trottait dans la tête depuis un certain temps. Nous vivons le bilinguism­e au quotidien, nos enfants, maintenant adultes, parlent également deux langues. Or, sur le marché des livres pour enfants, on manque d’ouvrages adaptés aux petits bilingues et à leurs parents. Certains aident à l’apprentiss­age de la langue, mais il n’y a pas de vraies histoires divertissa­ntes pour les familles bilingues.

Quels sont les thèmes qui apparaisse­nt dans vos livres ?

Nos albums traitent avec humour de thèmes « sérieux » comme l’identité, l’intégratio­n, le courage civique ou la solidarité. Nous veillons aussi à la qualité et à la simplicité du style pour ne pas rebuter les enfants.

Quelle est la particular­ité de votre dernière parution

On alterne le français et l’allemand, surtout à travers les enfants qui discutent en allemand avec le papa, et en français avec la maman. Cette BD ne s’adresse pas seulement à un jeune lectorat. Elle allie des exigences de qualité dans le dessin et l’histoire, truffée de valeurs à transmettr­e, d’humour, de civilisati­on, afin que l’ouvrage soit aussi intéressan­t pour des apprenants plus âgés. On peut l’utiliser en cours de langue aussi bien pour apprendre l’allemand que le français. Une exploitati­on pédagogiqu­e est d’ailleurs télécharge­able sur notre site.

Dans la BD, Oskar Fröhlich met un mot allemand dans sa phrase française et inversemen­t. Pourquoi ce choix ?

Tout simplement parce que c’est la réalité ! Oskar mélange les deux langues, mais sa mère le reprend régulièrem­ent et lui donne le bon mot en français. Les enfants bilingues apprennent ainsi. Cela nous arrive aussi, à nous les adultes. Il y a quelques années, on recommanda­it de ne jamais mélanger les deux langues. Mais avec le temps, on se rend compte, dans la pratique et dans la pédagogie, qu’il est possible de passer d’une langue à l’autre sans que cela ne pose problème. L’auteure Aurélie Guetz a souhaité mettre en scène ce genre de situations, réelles, basées sur les comporteme­nts, les cultures française et allemande, celles que l’on retrouve dans les familles bilingues, en somme.

Quelle est la place du français en Autriche ?

Dans l’ensemble, les Autrichien­s sont plutôt francophil­es. Mais il n’y a pas de frontière avec la France, donc la langue n’est essentiell­ement apprise qu’à partir du secondaire. Comme en Allemagne, on remarque une certaine baisse au profit de l’espagnol. Mais en Autriche, le français reste une langue de culture, de tradition, même s’il n’y a pratiqueme­nt pas d’écoles bilingues français-allemand. Ici, il y a un autre rapport au français parce que ce n’est pas la langue du voisin. Rien de comparable avec la situation en Allemagne.

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