LA MONNAIE DE PARIS
Die Münzprägeanstalt von Paris, gegründet im Jahr 864 und immer noch in Betrieb, ist die älteste Institution Frankreichs. Nach sechs Jahren Renovierungs- und Umbauarbeiten ist sie zum ersten Mal auch Besuchern zugänglich.
Die Pariser Münzprägeanstalt ist die älteste Institution Frankreichs. Nach aufwändiger Restaurierung kann sie besichtigt werden.
C’était l’un des lieux les plus secrets de France jusqu’en septembre 2017. Date où la Monnaie de Paris a enfin ouvert ses portes au public. « Près de 80% de la superficie dont nous disposons sera accessible », se félicite un responsable. Jusqu’alors, cette institution, fondée en 864 sous le règne de Charles le Chauve et installée sur le quai de Conti depuis deux siècles et demi, ne « s’offrait » que rarement aux visiteurs. Six ans de travaux ont été nécessaires pour redonner leur lustre d’antan aux bâtiments dont la première pierre avait été posée le 30 avril 1771. Ici, on frappe la monnaie nationale et on édite des médailles et des pièces de collection de toute beauté. Visite de l’institution la plus ancienne de France.
Des trésors sous haute surveillance
La Monnaie de Paris est extrêmement bien gardée. Vitres blindées, caméras de surveillance, vigiles… Les mesures de sécurité ne manquent pas. Malgré tout cet arsenal, la visite vaut le détour.
D’emblée, la cour d’honneur du bâtiment, entourée d’une galerie de 30 mètres, s’impose par sa majesté. Face à nous, une horloge de Jean-andré Lepaute et deux statues de l’expérience et de la Vigilance. Au coeur de l’enceinte, de vieux frontons, pendant un temps recouverts de crépi, d’amiante ou de béton, ont retrouvé leur éclat d’antan. Dans le cadre d’un plan de restauration, chaque détail a été pensé. Par exemple, il a été décidé de raser un terrain de basket-ball construit en 1950, situé sous
les toits d’une aile, afin de respecter la symétrie de l’ancienne architecture. Déjà, on a envie de découvrir ce que cache l’intérieur. Et notamment le nouveau musée, riche d’environ 2 000 lots jamais exposés (médailles ancestrales, monnaies rarissimes en or, en argent, en bronze ou en cuivre, lingots découverts il y a plusieurs siècles dans les profondeurs des océans...). Tout comme les réserves qui abritent au total près de 170 000 biens précieux. Un véritable butin dont il sera possible de contempler les pépites petit à petit. 40 % des oeuvres dévoilées aux visiteurs seront renouvelées chaque année.
Au cours d’une promenade dans ce labyrinthe d’architecture néoclassique, d’autres décors apparaissent : des édifices modernes et discrets, qui s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de l’établissement. Par exemple, cet atelier d’outillage sur quatre niveaux, avec ses panneaux de cuivre. Dans ces nouvelles constructions, imaginées par l’architecte Philippe Prost, près de 150 ouvriers (sur les 300 salariés du site) se trouvent à pied d’oeuvre. Leur réputation dépasse largement nos frontières : 40 pays ont recours aux services de la Monnaie de Paris. Parmi les créations actuelles, on trouve de nombreuses médailles commémoratives ou liées à la mode et au design. Jean-paul Gaultier et Jean-paul Goude ont récemment été mis à contribution. L’excellence française a de beaux jours devant elle.
Les artisans du quai de Conti fabriquent 100 000 médailles et 120 000 pièces d’or par an. La production des euros est, elle, assurée par l’usine de Pessac, en Gironde. Là-bas, ce sont environ 800 millions de pièces qui sont produites chaque année.
Dans les ateliers parisiens, les spécialistes frappent le métal avec une matrice pour lui donner forme. Le rythme est soutenu. Sur le site de Pessac, la fabrication des euros nécessite jusqu’à 850 coups par minute. À l’ère du numérique et de la dématérialisation, c’est un message fort envoyé par la Monnaie de Paris, toujours fidèle à sa mission régalienne et aux traditions. Le souvenir de l’illustre François