2 LES EXPATRIÉS FRANÇAIS
Le registre des Français établis hors de France recense 1,8 million de personnes vivant à l’étranger. Ce chiffre est en constante augmentation depuis plusieurs années. Mais l’inscription sur ce registre n’est pas obligatoire. En réalité, il y aurait entre 2 et 2,5 millions de Français à l’étranger. Les cinq premiers pays d’accueil sont, dans l’ordre, la Suisse, les Étatsunis, le Royaume-uni, la Belgique et l’allemagne. Dans les pays comptant plus de 30 000 Français, on retrouve les deux premières économies du monde (États-unis et Chine) et des pays ayant de forts liens historiques et culturels avec la France (Canada, Algérie, Maroc). Récemment, la population française installée en Asie (8 %) a dépassé celle vivant au Proche et Moyen-orient.lesfrançaisexpatriésàl’étrangeront généralement un niveau de diplôme élevé : la moitié a un niveau bac +5, et un tiers a un niveau bac +3 ou bac. En comparaison, seulement 16 % des Français travaillant en France métropolitaine ont un niveau supérieur à bac +2.
Les jeunes Français sont particulièrement disposés à partir. En 2018, une étude menée à travers le monde montrait qu’en moyenne, 61 % des 21-30 ans et 58 % des trentenaires souhaitaient travailler à l’étranger. En France, ces chiffres sont de 79 % pour les 21-30 ans, et 73 % pour les trentenaires. L’espoir d’un job mieux payé n’est pas ce qui pousse les jeunes à partir. Du moins, pas seulement. Voici les trois principales raisons révélées par cette étude : le besoin d’avoir de meilleures relations avec les supérieurs hiérarchiques ; un travail plus intéressant ; un meilleur équilibre entre le travail et la vie privée. En France, il est toujours mal vu de quitter son travail avant 18 h 00 – et même 19 h 00 à Paris. Tandis que partir après 17 h 00 au Canada ou en Allemagne est le signe qu’on ne sait pas s’organiser ou qu’on travaille mal. Si la France est un pays où il est agréable de vivre, de nombreux Français ont donc le sentiment de ne pas pouvoir en profiter.
Qu’ils soient jeunes ou plus âgés, les Français ne sont pas vraiment heureux dans leur travail : une étude américaine sur le bonheur des salariés place la France en 8e position au niveau international. Les États-unis, l’allemagne et les Pays-bas sont, eux, les premiers de ce classement. Et ce sont justement ces pays – avec l’australie – qui font rêver les Français. Beaucoup d’entre eux pensent donc que, comme dit le proverbe, l’herbe est toujours plus verte ailleurs.