9 LA FRANCE ET LE MONDE ARABE
Les relations entre la France et le monde arabe sont étroites et nombreuses : 6 millions de Français ont un lien identitaire avec cette région, car ils sont immigrés, enfants d’immigrés ou rapatriés ; les pays arabes sont la première source d’immigration en France ; les étudiants de cette région du globe sont la première communauté d’étudiants étrangers en France ; 1,2 million de Français – dont la plupart sont des binationaux – vivent et travaillent dans les pays du monde arabe. En raison du passé colonial de la France, l’interpénétration est plus forte avec le Maghreb. Le Maroc, l’algérie et la Tunisie représentent 80 % de l’immigration. L’afrique du Nord et le Moyen-orient sont également deux des principales zones d’échanges économiques, car ils représentent 20 % du commerce extérieur de la France. Le Maghreb est un partenaire de premier plan, avec 27 milliards d’euros d’échanges en 2015, contre 19,3 milliards d’euros avec les pays du Golfe. Cependant, la France perd progressivement des parts de marché. Son soft power est menacé par d’autres pays : l’allemagne, qui entretient de bonnes relations avec le Golfe, Israël et l’iran ; les États-unis, qui sont les principaux partenaires commerciaux d’israël et de l’arabie saoudite ; la Russie, qui vend des armes à l’égypte, à l’algérie et aux Émirats arabes unis. Et bien sûr, la Chine.
La France a une forte présence diplomatique dans cette partie du monde : il y a quasiment autant d’ambassades et de consulats au Moyen-orient et au Maghreb (38) qu’en Amérique du Nord et du Sud (44). Toutefois, la France a de grandes difficultés à faire face aux grandes transformations de la région. Par exemple, elle « rate » le Printemps arabe de la Tunisie en soutenant, au début, le dictateur Ben Ali. L’intervention militaire en Libye, en 2011, est une victoire. Mais c’est une défaite diplomatique. La France n’est plus le médiateur principal des conflits, en témoigne son impuissance face à la guerre en Syrie. De plus, elle est engagée dans une lutte armée contre le fondamentalisme islamiste. Enfin, la France était, dans la seconde moitié du XXE siècle, connue pour ses positions « pro-arabes ». Mais, récemment, sur le dossier palestinien, elle n’a que légèrement condamné les créations illégales des nouvelles colonies israéliennes.
La culture et les armes sont les principaux domaines d’échanges entre la France et le monde arabe.