Insulte ou injure ?
À première vue, l’insulte et l’injure veulent dire la même chose. Mais il y a une nuance : une insulte est toujours destinée à quelqu’un, tandis qu’une injure peut être un mot dit simplement pour exprimer son mécontentement. Si je fais tomber mon téléphone et que je dis « merde ! » ou « putain ! », c’est une injure, pas une insulte. Mais dans la langue courante, comme dans ce petit livre que vous tenez entre les mains, on ne fait pas de distinction entre les deux. Le droit français fait cependant la différence : l’insulte est plus grave que l’injure, et l’outrage est encore plus grave que l’insulte. L’outrage est une injure (par la parole, le geste, l’écrit ou l’image) envers une personne chargée d’une mission publique (policier, pompier, etc.). Par exemple, en 2001, un automobiliste arrêté pour une infraction a été condamné pour outrage, car il a appelé le policier « mon pote » (mot familier signifiant
« ami ») et lui a dit que la police ferait mieux de courir après les voleurs. En 2018, deux médecins ont été condamnés pour avoir traité de « grosse pute » la responsable d’une association féministe sur Facebook. Attention, associer un terme négatif avec une caractéristique (« sale Noir », « espèce d’homo », « lesbienne de merde ») sera considéré comme une injure raciste ou discriminatoire et pourra donc faire l’objet d’une procédure judiciaire. Les insultes et outrages ne sont pas à prendre à la légère. Un mot de trop peut vous envoyer devant la justice.