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LE STREET-ART EN FRANCE

Teuere Eintrittsp­reise für die Museen, unpassende Öffnungsze­iten, lange Warteschla­ngen an den Kassen? Alles Schnee von gestern! Gehen Sie durch Frankreich­s Städte und schauen Sie genau hin. Sie werden staunen!

- de ÈVE GUIRAUD

In großen Städten und kleinen Ortschafte­n: Überall kann man auf den Hauswänden Kunst entdecken.

LLongtemps réduit à du vandalisme, le street-art est aujourd’hui reconnu comme un art à part entière. Les tags, graffitis et autres peintures murales habillent les rues et les façades des villes. Mais il aura fallu du temps pour que les graffeurs soient considérés comme des artistes. Tour d’horizon d’un phénomène qui a réussi à s’imposer en France.

Toulouse

Elle est considérée comme une ville pionnière en matière de street-art. Le quartier Arnaud-bernard a été le terrain de jeu privilégié des graffeurs toulousain­s dans les années 1980. Influencés par la culture hip-hop américaine, ces artistes ont été les précurseur­s du street-art en France. C’est aussi dans la Ville rose que naît dans les années 1990 le collectif la Truskool. Si la plupart de ses oeuvres ont été effacées depuis, on peut encore en admirer, rue Gramat par exemple. Fidèle à son statut de laboratoir­e du streetart, Toulouse accueille une importante manifestat­ion consacrée aux cultures urbaines : Rose Béton. Cette biennale d’art urbain invite, depuis 2016, des artistes internatio­naux à réaliser des graffitis dans la ville avant de les exposer au musée des Abattoirs.

Lurcy-lévis

Situé en Auvergne, ce village compte moins de 2 000 habitants. Cela ne l’empêche pas d’être un haut lieu de l’art urbain ! La commune abrite en effet depuis 2015 la première résidence de street-art. Installée dans un entrepôt, la Street Art City héberge et expose des artistes renommés. Une centaine de fresques recouvrent les 13 bâtiments de ce lieu qui a déjà accueilli près de 300 artistes de 52 nationalit­és différente­s. À la fois oeuvre d’art collective et curiosité architectu­rale, cette résidence artistique est l’attraction touristiqu­e de la région.

Grenoble

La ville de Grenoble n’était pas spécialeme­nt connue pour ses graffitis avant l’arrivée d’un projet ambitieux. Depuis 2015, elle abrite le tout premier festival européen dédié à l’art urbain : le Street-art Fest Grenoble Alpes. Il est animé par Spacejunk, un réseau de centres d’art spécialisé­s dans le street-art. Les graffeurs sont invités à s’exprimer sur des façades d’immeubles. Ces oeuvres monumental­es sont réalisées au pochoir, par collage, etc. On peut les admirer sur l’esplanade Alain-le-ray, dans le jardin de Ville,

dans l’ancien musée de Peinture, et au sein du centre d’art le Vog, à Fontaine. Grâce à cet évènement, l’isère peut aujourd’hui s’enorgueill­ir de posséder un remarquabl­e patrimoine d’art urbain. En 2019, le Street-art Fest a même accueilli l’américain Shepard Fairey, l’un des artistes les plus réputés de la scène street-art. L’occasion pour lui de réaliser sa quatrième oeuvre française, Rose Girl.

Bayonne

Incroyable, mais vrai : l’une des plus belles fresques urbaines du monde se situe dans la capitale du Pays basque français ! Il s’agit d’un dessin intitulé Êtesvous prêts ?, réalisé par l’espagnol DEIH à l’occasion du festival Points de vue. Organisé depuis 2016, ce dernier offre au Pays basque une belle réputation sur la scène street-art. Participez à une visite guidée sur le thème de l’art urbain et laissez-vous surprendre par les fresques monumental­es de la ville. Place de la République, par exemple, vous pourrez admirer des baleines géantes ; avenue de Mounédé, les compositio­ns modernes d’enaer, etc.

Lille et Roubaix

La capitale des Flandres peut se vanter d’avoir une impression­nante collection de tags, pochoirs, fresques et collages. Parmi eux, la fresque en céramique conçue par Hervé Di Rosa, sur un mur de la gare Saint-sauveur, lieu culturel à la mode à Lille. Vers la rue de Maubeuge, ce sont les peintures géantes de Michael Barek, M-city et Jana & Js qui impression­nent les passants. Elles ont été élaborées pendant la Biennale internatio­nale d’art mural de 2015. Et à ne pas manquer bien sûr, la fresque de Jef Aérosol. On localise facilement les peintures de cet artiste grâce à sa signature : une petite flèche rouge. Ce pochoirist­e sévit dans le quartier populaire de Wazemmes et a réalisé une fresque sur le fronton de l’établissem­ent culturel la maison Folie. Intitulée Waz’up, cette oeuvre de 130 m2 est constituée de plusieurs portraits d’habitants du quartier.

On peut aussi admirer une oeuvre de Jef Aérosol sur l’un des murs de la terrasse de la salle de spectacle Condition publique, à Roubaix. Cette fresque représente la diversité de la population roubaisien­ne. Elle a été réalisée en 2017, dans le cadre de l’exposition Street Generation(s), qui est revenue sur 40 ans de street-art en France. Il n’est pas étonnant que cet évènement ait eu lieu à Roubaix. Cette ville au fort passé industriel est devenue le paradis du street-art. Sur les traditionn­els murs en briques du Nord fleurissen­t ainsi les oeuvres d’artistes locaux, comme celles du

collectif Des Friches et des Lettres et de Ted Nomad. Ce dernier est l’auteur de Street Heart, représenta­nt une fillette et un arrosoir, visible au 72, rue Franklin.

Vitry-sur-seine

Au détour de chaque rue de cette commune au sud de Paris, on découvre une oeuvre urbaine. Lors d’une balade, il est possible de croiser un oiseau géant, des personnage­s de manga ou un portrait de la chanteuse Rihanna. Le dynamisme artistique de Vitry-sur-seine doit beaucoup à Christian Guémy, alias « C215 », un artiste local. Sous son impulsion, des centaines d’artistes internatio­naux ont embelli la commune avec plus de 150 oeuvres. Rue Youri-gagarine, on peut admirer une oeuvre de l’australien Jimmy C ; avenue de l’abbé-roger-derry, on peut contempler le Panda roux du Londonien Louis Masai. Et enfin, avenue Paul-vaillant-couturier, les promeneurs peuvent voir un pochoir représenta­nt deux enfants, de l’artiste hollandais Fake.

En matière d’art urbain, Vitry-sur-seine fait sérieuseme­nt concurrenc­e à Paris. La commune expose même les prochaines génération­s, après avoir abrité des pionniers comme le graffeur Brok. En tout, quelque 400 oeuvres s’offrent aux amateurs de streetart. Illustrati­on de la passion de Vitry-sur-seine pour l’art urbain : une sculpture d’ernest Pignon-ernest, précurseur de l’art urbain en France, est installée dans l’hôtel de ville...

Marseille

Depuis les années 1980, Marseille est une ville à la culture hip-hop, berceau de groupes de rap cultes comme IAM ou la Fonky Family. Au-delà de la musique, la cité phocéenne a été touchée très tôt par le phénomène du street-art. Le cours Julien, dans le 6e arrondisse­ment, a la réputation d’être l’endroit le plus tagué au monde. Le quartier est en effet recouvert de graffitis en tous genres. Si la plupart d’entre eux sont issus d’artistes locaux, comme les visages géants du Crew 132 ou les escaliers peints à la bombe par Mahn Kloix, on reconnaît aussi les peintures de graffeurs français réputés, de M. Chat à C215, en passant par Jef Aérosol. Le quartier accueille également le Streetart Festival de Marseille, né grâce aux commerçant­s du quartier. Son but : inciter les artistes à laisser leur empreinte sur le territoire. Dans le quartier du Panier, dans la vieille ville, cherchez la fresque représenta­nt

une créature aquatique, signée Margaux Fédensieu. Véritable repaire d’artistes urbains, ce coin très touristiqu­e de Marseille regorge de curiosités murales. Le graffiti coloré de Nhobi et Seek 313, non loin du centre culturel de la Vieille Charité, est par ailleurs particuliè­rement représenta­tif de l’ambiance du Vieux-port.

Rennes

Ici, l’art ne se cantonne pas aux musées et aux galeries. Au contraire, il s’expose volontiers au grand air. La scène street-art rennaise est florissant­e. Elle rassemble des graffeurs aux styles aussi variés que ceux de Dino Voodoo et Mioshe, dont les fresques colorées illuminent les murs de la ville. Le dynamisme du street-art rennais est mis à l’honneur tous les ans depuis 2013 par Teenage Kicks, l’une des premières biennales d’art urbain en France. Au programme de cet évènement qui a aussi lieu à Saint-malo et à Nantes : des exposition­s et des fresques réalisées dans la ville, notamment sur le boulevard du Colombier. Enfin, parmi les artistes urbains rennais, on peut citer une figure du milieu, Mathias Orhan, alias « Breze », dont de nombreuses peintures murales sont visibles dans la ville.

D’autres graffeurs restent mystérieux. À commencer par War. Travaillan­t la nuit – et masqué –, cet artiste brave les interdits pour recouvrir les immeubles de ses gigantesqu­es fresques animalière­s : marmottes, hermines, ours ou pieuvres. Personne ne sait qui il est, car le graffeur décline les interviews et n’apparaît en public qu’avec une cagoule. Plus qu’un effet de style, l’anonymat le préserve des poursuites judiciaire­s qu’il pourrait encourir en taguant sur des supports non autorisés.

Dans un tout autre style, un artiste excite la curiosité des Rennais. En effet, de drôles de messages apparaisse­nt dans la ville depuis quelques années. Ils sont signés par un pseudonyme pour le moins cocasse : Caca ! Cet artiste énigmatiqu­e répand des mots bienveilla­nts dans toute la capitale bretonne, comme « Caca vous souhaite un bon dimanche » !

Paris

La capitale peut être fière d’exposer sur ses murs la fine fleur des artistes urbains. Il faut dire qu’elle multiplie les initiative­s pour valoriser les jeunes graffeurs. L’associatio­n Le Mur – acronyme de modulable, urbain, réactif – investit par exemple un mur entier de la rue Oberkampf. Toutes les deux semaines, un artiste différent peut y exposer son oeuvre. Ainsi, le street-art conserve son caractère éphémère.

Parmi les artistes à ne pas manquer : Shepard Fairey, alias « Obey ». Il a réalisé sa 100e peinture murale dans le quartier des Halles, juste à côté de Chuuuttt !!!, l’une des oeuvres les plus connues de Jef Aérosol. Obey est aussi l’auteur d’une peinture emblématiq­ue : Liberté, Égalité, Fraternité, à voir dans le 13e arrondisse­ment. Il l’a réalisée en hommage aux victimes de l’attentat du Bataclan de 2015. Les murs parisiens ont également été visités par Banksy. L’artiste urbain le plus réputé au monde y a apposé plusieurs pochoirs, comme celui de « la petite fille en train d’utiliser une bombe de peinture », porte de la Chapelle, « l’homme et son chien », près de la Sorbonne, et le célèbre « rat au foulard », rue Rambuteau.

Au détour d’une promenade à Belleville ou à Ménilmonta­nt, il n’est pas rare de tomber nez à nez avec un pochoir de Miss. Tic, graffeuse célèbre pour ses pin-up désabusées et sarcastiqu­es.

Au-dessus des plaques de rues parisienne­s se cachent les mosaïques de Franck Slama, alias « Invader ». Inspirées par l’univers de la culture pop, ses oeuvres reprennent le graphisme des jeux vidéo.

Depuis plus de 20 ans sévit aussi l’artiste franco-suisse Thoma Vuille. Un peu partout, il dessine un drôle de chat orange : M. Chat.

La rue d’aubervilli­ers est également un site de street-art, tout comme la rue Dénoyez, entièremen­t recouverte de graffitis colorés. Enfin, les amateurs d’art urbain auront peut-être la chance de tomber sur une installati­on du photograph­e JR, l’un des artistes de rue les plus estimés du moment.

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 ??  ?? De Lille à Marseille et de Rennes à Grenoble, les artistes urbains redonnent des couleurs aux murs de nos villes, comme ici à Toulouse.
De Lille à Marseille et de Rennes à Grenoble, les artistes urbains redonnent des couleurs aux murs de nos villes, comme ici à Toulouse.
 ??  ?? Lurcy-lévis, village de la région Auvergne-rhône-alpes, attire des milliers de visiteurs grâce au street-art.
Lurcy-lévis, village de la région Auvergne-rhône-alpes, attire des milliers de visiteurs grâce au street-art.
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Julien Malland, dans l’avenue Aristide-briand à Fontaine, près de Grenoble
Fresques de l’artiste Julien Malland, dans l’avenue Aristide-briand à Fontaine, près de Grenoble
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 ??  ?? Ci-dessus à gauche : L’artiste de rue Christian Guémy, alias « C215 » en plein travail à Vitry-sur-seine
Ci-dessus à gauche : L’artiste de rue Christian Guémy, alias « C215 » en plein travail à Vitry-sur-seine
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L’art urbain est également présent dans les rues de Nantes.
Ci-dessus : L’art urbain est également présent dans les rues de Nantes.
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